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Lundi 17 mars
Sur la trace des combattants des Eparges ...
Dominique Potier accompagnait ce lundi 17 mars, les élèves de 1ère du lycée Majorelle sur le site des Eparges pour une visite co-organisée avec le Souvenir Français.
Tout au long de cette journée, le groupe a suivi les traces des soldats qui ont combattu sur ce site historique de la Grande Guerre. Ils se sont rendus au Cimetière du Trottoir, sur la Crête des Eparges, ont découvert la Fosse d'Alain Fournier à Saint Rémy la Calonne avant de rejoindre le Mémorial du Montsec.
Rappel historique
par Maryse Humbert
vice-présidente du comité de Toul du Souvenir Français
La bataille des Eparges (ou bataille de Combres pour les Allemands) est une série de combats pour la maîtrise de la crête des Eparges opposant la 12ème division d'infanterie de la 1ère Armée française à la 33ème division d'infanterie allemande du 17 février au 9 avril 1915.
Ces combats se sont déroulés dans des conditions extrêmement difficiles sous la pluie, la neige, dans la boue et le froid, sur un terrain escarpé. L'infanterie des deux camps a du rester pendant de longues semaines sous les coups de l'artillerie. L'armée française tente au cours de plusieurs assauts de conquérir la crête qui est aux mains des Allemands depuis le 22 septembre 1914. Après de très lourdes pertes des deux côtés, les Français arrivent à prendre pied sur la crête sans pouvoir en déloger totalement les Allemands.
Cette bataille est l'une des premières caractéristiques de la 1ère Guerre mondiale : durée de plusieurs semaines, utilisations des mines, des séries d'attaques, contre-attaques avec de nombreuses pertes pour des gains territoriaux faibles voire nuls. Elle annonce les batailles de Verdun et de la Somme.
Contexte
En septembre 1914 pendant la bataille de la Marne, les troupes allemandes tentent de tourner la position fortifiée de Verdun en l'attaquant par la plaine de la Woëvre. Les Allemands réussissent à créer un saillant à Saint-Mihiel et bloquent la voie ferrée reliant Verdun à Commercy.
En janvier 1915, le Général Dubail commandant les forces françaises engagées entre l'Argonne et la frontière suisse et le général Roques commandant la 1ère Armée française décident, pour exécuter les plans du général Joffre, commandant en chef des Armées françaises, de reprendre la crête des Eparges aux mains des Allemands.
L'enjeu du site des Eparges
La butte des Eparges est une hauteur des Hauts de Meuse haute de 345 mètres, longue de 1 100m et large d'environ 700m. Elle est située sur la face nord du saillant allemand de Saint-Mihiel, cet éperon orienté ouest-est s'avance vers la plaine de la Woëvre ce qui en fait une position stratégique pour les deux camps.
Pour les Français, elle leur permettrait d'avoir une vue sur la Woëvre et les positions allemandes.
Pour les Allemands, cette hauteur qu'ils occupent depuis septembre 1914 leur permet de surveiller les positions françaises au nord qui les menacent et de les bombarder.
Ils ont aménagé des secteurs défensifs sur la crête , à l'ouest le point A, au centre le point C et à l'est le point X qui domine la plaine. Ces points fortifiés sont reliés entre eux par des tranchées et par des galeries aux installations allemandes qui se trouvent sur le versant sud .
La bataille
La conquête de la crête est confiée à la 12ème division d'infanterie du général Paulinier.
De novembre 1914 à janvier 1915, les troupes françaises se sont approchées des lignes allemandes par la conquête successive des villages des Eparges et de Saint Rémy la Calonne et ont creusé à partir du flanc nord de cette crête qu'ils contrôlent, des sapes pour faire sauter les positions allemandes au moment de l'attaque.
On peut distinguer 3 moments forts dans cette bataille :
Durant la nuit, l'artillerie allemande bombarde régulièrement les positions françaises et à 8h le 18 février, la contre-attaque allemande repousse les troupes françaises sur leur lignes de départ. A 15 h, un nouvel assaut français reprend les tranchées allemandes. Malgré les nombreuses contre-attaques allemandes le 19, les tranchées conquises dans la partie ouest ( point A) de la crête restent aux mains des troupes françaises.
Le 20, un nouvel assaut français est lancé à l'est vers le point X qui permet au Français de prendre pendant quelques heures cette position, mais le 21 février, les Allemands contre-attaquent et délogent les Français du point X.
A la fin des combats de février, les Français ne se maintiennent que dans la partie ouest au point A et sur les contre-pentes nord du point X. Les résultats sont donc limité
Le 132è RI est bloqué sur les pentes du promontoire. Le 21 mars, l'ordre est donné de s'organiser sur place. 100 m à l'ouest et 350 m de terrain à l'est ont été gagnés, 1 700 hommes ont été mis hors de combats. Le 27 mars, une nouvelle attaque est lancée, malgré les moyens employés, elle ne donne pratiquement aucun résultat ( qq mètres de pris!).
Joffre et Dubail décident de ne pas en rester là et préparent pour avril une nouvelle attaque.
Du 5 au 9 avril 1915, une nouvelle série d'attaques est lancée sur la crête des Eparges en même temps une offensive est menée dans la plaine de la Woëvre.
Le 106ème RI doit prendre le point C au centre et le 132ème RI doit attaquer et prendre le point X à l'est.
Le 5 avril à 16h , après une préparation d'artillerie de 30 minutes, l'attaque est déclenchée. Le 106 RI réussit à prendre le point C mais le 132 RI est bloqué par la violence du feu allemand et la boue qui a rendu les armes inefficaces.
Le 6 avril, le 67 RI et le 132 RI attaquent à nouveau en vain. Les Allemands contre-attaquent et reprennent le terrain perdu le 5 ( point C) dans des combats au corps à corps. A 15 h l'artillerie française établit un barrage et un assaut de l'infanterie permet de reprendre le point C mais la situation reste bloquée au point X .
Le 7 avril, les Allemands contre-attaquent et les 106 et 132 RI qui ne sont pas soutenus par l'artillerie française doivent abandonner le terrain reconquis la veille.
Le 8 avril, le 8 RI envoyé en renfort tente des attaques nocturnes immédiatement enrayées par les Allemands.
Le 9 avril, la ligne de crête est pilonnée par l'artillerie française, le 106RI et le 25è Bataillon de chasseurs alpins soutenus par le 132 RI reprennent définitivement le point C et la ligne de crête. Mais le 8 RI chargé de prendre le point X n'y parvient pas.
Les combats se poursuivent jusqu'au 23 avril mais dès le 12 avril, l'Etat-major français change de stratégie en constatant l'impossibilité de réduire le saillant de Saint-Mihiel. Il faut s'organiser pour tenir les positions gagnées sans les augmenter et fixer ainsi les forces allemandes dans ce secteur.
Bilan
Après trois mois de combats extrêmes pour l'infanterie des deux camps, dans la boue, sous le pilonnage incessant de l'artillerie, les Français possèdent, dans des conditions précaires, la plus grande partie de la crête des Eparges (point A, point C et versant nord) , les Allemands conservent la possession du point X et le versant sud de la crête.
Il est impossible pour les Français d'établir sur la crête des Eparges des postes pour l'artillerie, but de la bataille.
Ces combats ont coûté environ 12 000 pertes (tués, blessés et disparus) pour les deux camps, pour des résultats quasi nuls.
Les combats dans cette région se transforment en guerre des mines jusqu'en avril 1917. Au cours de cette période, 46 mines allemandes et 32 mines françaises explosent sur une longueur de front de 800 mètres sans modifier la ligne de front. Ces mines ont créé d'immenses entonnoirs sur la crête encore visibles et impressionnants un siècle plus tard.
Ce n'est qu'en septembre 1918 que le site des Eparges sera libéré grâce à l'offensive de la 1ère Armée américaine qui réduira le saillant de Saint-Mihiel.
Tout au long de cette journée, le groupe a suivi les traces des soldats qui ont combattu sur ce site historique de la Grande Guerre. Ils se sont rendus au Cimetière du Trottoir, sur la Crête des Eparges, ont découvert la Fosse d'Alain Fournier à Saint Rémy la Calonne avant de rejoindre le Mémorial du Montsec.
Rappel historique
par Maryse Humbert
vice-présidente du comité de Toul du Souvenir Français
La bataille des Eparges (ou bataille de Combres pour les Allemands) est une série de combats pour la maîtrise de la crête des Eparges opposant la 12ème division d'infanterie de la 1ère Armée française à la 33ème division d'infanterie allemande du 17 février au 9 avril 1915.
Ces combats se sont déroulés dans des conditions extrêmement difficiles sous la pluie, la neige, dans la boue et le froid, sur un terrain escarpé. L'infanterie des deux camps a du rester pendant de longues semaines sous les coups de l'artillerie. L'armée française tente au cours de plusieurs assauts de conquérir la crête qui est aux mains des Allemands depuis le 22 septembre 1914. Après de très lourdes pertes des deux côtés, les Français arrivent à prendre pied sur la crête sans pouvoir en déloger totalement les Allemands.
Cette bataille est l'une des premières caractéristiques de la 1ère Guerre mondiale : durée de plusieurs semaines, utilisations des mines, des séries d'attaques, contre-attaques avec de nombreuses pertes pour des gains territoriaux faibles voire nuls. Elle annonce les batailles de Verdun et de la Somme.
Contexte
En septembre 1914 pendant la bataille de la Marne, les troupes allemandes tentent de tourner la position fortifiée de Verdun en l'attaquant par la plaine de la Woëvre. Les Allemands réussissent à créer un saillant à Saint-Mihiel et bloquent la voie ferrée reliant Verdun à Commercy.
En janvier 1915, le Général Dubail commandant les forces françaises engagées entre l'Argonne et la frontière suisse et le général Roques commandant la 1ère Armée française décident, pour exécuter les plans du général Joffre, commandant en chef des Armées françaises, de reprendre la crête des Eparges aux mains des Allemands.
L'enjeu du site des Eparges
La butte des Eparges est une hauteur des Hauts de Meuse haute de 345 mètres, longue de 1 100m et large d'environ 700m. Elle est située sur la face nord du saillant allemand de Saint-Mihiel, cet éperon orienté ouest-est s'avance vers la plaine de la Woëvre ce qui en fait une position stratégique pour les deux camps.
Pour les Français, elle leur permettrait d'avoir une vue sur la Woëvre et les positions allemandes.
Pour les Allemands, cette hauteur qu'ils occupent depuis septembre 1914 leur permet de surveiller les positions françaises au nord qui les menacent et de les bombarder.
Ils ont aménagé des secteurs défensifs sur la crête , à l'ouest le point A, au centre le point C et à l'est le point X qui domine la plaine. Ces points fortifiés sont reliés entre eux par des tranchées et par des galeries aux installations allemandes qui se trouvent sur le versant sud .
La bataille
La conquête de la crête est confiée à la 12ème division d'infanterie du général Paulinier.
De novembre 1914 à janvier 1915, les troupes françaises se sont approchées des lignes allemandes par la conquête successive des villages des Eparges et de Saint Rémy la Calonne et ont creusé à partir du flanc nord de cette crête qu'ils contrôlent, des sapes pour faire sauter les positions allemandes au moment de l'attaque.
On peut distinguer 3 moments forts dans cette bataille :
Les combats du mois de février 1915
Le 17 février, les combats commencent à 14 h par l'explosion simultanée de 4 mines sous les lignes allemandes, suivie d'un violent bombardement d'une heure. A 15 h, le 2ème bataillon du 106è RI à droite et le 132è RI à gauche partent à l'assaut de la crête et la conquiert.Durant la nuit, l'artillerie allemande bombarde régulièrement les positions françaises et à 8h le 18 février, la contre-attaque allemande repousse les troupes françaises sur leur lignes de départ. A 15 h, un nouvel assaut français reprend les tranchées allemandes. Malgré les nombreuses contre-attaques allemandes le 19, les tranchées conquises dans la partie ouest ( point A) de la crête restent aux mains des troupes françaises.
Le 20, un nouvel assaut français est lancé à l'est vers le point X qui permet au Français de prendre pendant quelques heures cette position, mais le 21 février, les Allemands contre-attaquent et délogent les Français du point X.
A la fin des combats de février, les Français ne se maintiennent que dans la partie ouest au point A et sur les contre-pentes nord du point X. Les résultats sont donc limité
Les combats du mois de mars 1915
Après plusieurs jours nécessaires à la remise en état des tranchées, un nouvel assaut confié à la 12ème division d'infanterie est lancé le 18 mars à l'est mais il rapidement stoppé.Le 132è RI est bloqué sur les pentes du promontoire. Le 21 mars, l'ordre est donné de s'organiser sur place. 100 m à l'ouest et 350 m de terrain à l'est ont été gagnés, 1 700 hommes ont été mis hors de combats. Le 27 mars, une nouvelle attaque est lancée, malgré les moyens employés, elle ne donne pratiquement aucun résultat ( qq mètres de pris!).
Les combats du mois d'avril 1915
Joffre et Dubail décident de ne pas en rester là et préparent pour avril une nouvelle attaque.Du 5 au 9 avril 1915, une nouvelle série d'attaques est lancée sur la crête des Eparges en même temps une offensive est menée dans la plaine de la Woëvre.
Le 106ème RI doit prendre le point C au centre et le 132ème RI doit attaquer et prendre le point X à l'est.
Le 5 avril à 16h , après une préparation d'artillerie de 30 minutes, l'attaque est déclenchée. Le 106 RI réussit à prendre le point C mais le 132 RI est bloqué par la violence du feu allemand et la boue qui a rendu les armes inefficaces.
Le 6 avril, le 67 RI et le 132 RI attaquent à nouveau en vain. Les Allemands contre-attaquent et reprennent le terrain perdu le 5 ( point C) dans des combats au corps à corps. A 15 h l'artillerie française établit un barrage et un assaut de l'infanterie permet de reprendre le point C mais la situation reste bloquée au point X .
Le 7 avril, les Allemands contre-attaquent et les 106 et 132 RI qui ne sont pas soutenus par l'artillerie française doivent abandonner le terrain reconquis la veille.
Le 8 avril, le 8 RI envoyé en renfort tente des attaques nocturnes immédiatement enrayées par les Allemands.
Le 9 avril, la ligne de crête est pilonnée par l'artillerie française, le 106RI et le 25è Bataillon de chasseurs alpins soutenus par le 132 RI reprennent définitivement le point C et la ligne de crête. Mais le 8 RI chargé de prendre le point X n'y parvient pas.
Les combats se poursuivent jusqu'au 23 avril mais dès le 12 avril, l'Etat-major français change de stratégie en constatant l'impossibilité de réduire le saillant de Saint-Mihiel. Il faut s'organiser pour tenir les positions gagnées sans les augmenter et fixer ainsi les forces allemandes dans ce secteur.
Bilan
Après trois mois de combats extrêmes pour l'infanterie des deux camps, dans la boue, sous le pilonnage incessant de l'artillerie, les Français possèdent, dans des conditions précaires, la plus grande partie de la crête des Eparges (point A, point C et versant nord) , les Allemands conservent la possession du point X et le versant sud de la crête.
Il est impossible pour les Français d'établir sur la crête des Eparges des postes pour l'artillerie, but de la bataille.
Ces combats ont coûté environ 12 000 pertes (tués, blessés et disparus) pour les deux camps, pour des résultats quasi nuls.
Les combats dans cette région se transforment en guerre des mines jusqu'en avril 1917. Au cours de cette période, 46 mines allemandes et 32 mines françaises explosent sur une longueur de front de 800 mètres sans modifier la ligne de front. Ces mines ont créé d'immenses entonnoirs sur la crête encore visibles et impressionnants un siècle plus tard.
Ce n'est qu'en septembre 1918 que le site des Eparges sera libéré grâce à l'offensive de la 1ère Armée américaine qui réduira le saillant de Saint-Mihiel.