Dominique Potier
Député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle
Audrey Bardot, suppléante






 
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Samedi 23 novembre

Détail de la journée

En circonscription

09h00-
10h00
Marché de Toul
Toul
10h00-
11h30
Inauguration des travaux de la crèche Roger Rolin
Toul
11h30-
12h30
Interview avec le journal La Semaine
Conférence téléphonique
12h00-
14h00
Repas des anciens de Bernécourt, Grosrouvres, Hamonville et Beaumont
Bernécourt
14h00-
15h00
Préparation du colloque de l'Association Michel Dinet du 29 novembre
Visioconférence
18h00-
19h00
Vernissage du salon du carnet de voyage et de l'illustration
Messein
20h30-
22h00
Concert de la Sainte-Cécile par l'harmonie municipale
Chaligny
 
 
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Actualités

Mercredi 19 janvier 2022

Retour sur nos voeux

Retour sur nos voeux
Nous faisions nos voeux 2022 en live sur YouTube ce mercredi soir, que vous pouvez revoir ici.

Merci à nos trois grands témoins Valérie MASSON-DELMOTTE, Enrico LETTA et Olivier ABEL, pour la force de leurs messages.

Merci également à Martine pour son discours émouvant, que vous pouvez relire ci-dessous :


"Après ces interventions de grande qualité, il me revient de conclure, ce que je souhaite faire avec l'humilité de l'enfant… Et pour celui qui est en nous, un conte en guise d'introduction…
Il y a bien longtemps, le fils d'un roi avait été élevé avec le fils du grand vizir, et leur amitié était devenue légendaire.
Lorsque le prince accéda au trône, il dit à son ami :
– S'il te plaît, tandis que je vaque aux affaires du royaume, écris pour moi l'histoire des hommes et du monde, afin que j'en tire des enseignements et que je sache de quelle manière il convient d'agir.
L'ami du roi consulta les historiens les plus célèbres, les savants les plus érudits, les sages les plus respectés. Au bout de 5 ans il se présenta au palais :
– Sire, dit-il, voici 36 volumes où se trouve toute l'histoire du monde, depuis la création jusqu'à votre avènement.
– 36 volumes ! cria le roi, comment aurais-je le temps de les lire ? J'ai tant à faire pour administrer mon royaume. Je t'en prie mon ami, condense ton histoire.
2 ans plus tard, l'ami revint au palais, avec 10 volumes. Mais le roi était en guerre contre le monarque voisin. L'ami dût le rejoindre dans le désert, d'où il dirigeait la bataille.
– Le sort du royaume est en jeu. Où veux-tu que je prenne le temps de lire 10 volumes ? Abrège encore l'histoire des hommes.
L'ami repartit et travailla 3 ans à compiler un volume avec une vision de l'essentiel. Le roi était à présent occupé à légiférer.
– Tu as bien de la chance d'avoir le temps d'écrire tranquillement. Moi, je dois débattre des impôts et de leur recouvrement. Apporte-moi 10 fois moins de pages, j'y consacrerais ma soirée avec profit.
Ainsi fut fait, 2 ans plus tard.
Mais lorsque l'ami revint avec 60 pages, il trouva le roi alité, agonisant.
– Alors ? Murmura le roi dans son dernier souffle ?
Son ami le regarda longuement et comme le souverain allait expirer, il dit :
– Ils souffrent, seigneur…
Comme le roi, ceux qui nous gouvernent ont toujours d'autres choses à faire…
Nos institutions sont à l'image de son ami qui obéit sans rechigner, réécrit ses rapports, ne s'engage pas…

Oui, nous souffrons… Confrontée à une crise planétaire inédite, humaine, sanitaire, économique, climatique, l'humanité souffre.
Tout se passe comme si nous abordions le rivage d'un monde inconnu, agrippés les uns aux autres, habités par la peur, prompts aux ruades émotionnelles ; invectives, insultes, menaces et autres violences... Une sorte de panique collective nous envahit…

L'urgence est d'avoir le courage de nous remettre à penser ensemble…
Définir d'abord… Crise vient du grec, crisis, jugement, décision…
En chinois, crise s'écrit en 2 caractères, le premier signifie, danger, le second, moment à saisir. La crise est donc l'occasion à saisir fournie par le danger même… Cette occasion, « on ne doit pas la gâcher. » Et pour ne pas la gâcher, nous avons l'opportunité de juger les failles qu'elle révèle, et de décider de ne plus continuer comme avant ; ou comme aujourd'hui.
On le sait, tout est lié, santé humaine, économique, planétaire. Et c'est sans fin.
Les plus riches, plutôt à l'origine des dégradations de nos environnements, donc des dérèglements climatiques, s'enrichissent toujours davantage.
Les plus pauvres, plutôt victimes des environnements malades, s'appauvrissent toujours davantage.
Les conséquences : une dégradation de la santé physique, mentale, sociale, de tous, riches, moins riches, pauvres, très pauvres, c'est prouvé et c'est sans fin…
La bonne nouvelle, c'est que la crise dit : danger et moment à saisir ; juger et décider pour sortir du cercle infernal ; abandonnons l'impossible de l'ancien monde pour fonder celui qui doit advenir…
A nous de trouver les clés pour ouvrir la porte de cet avenir…
Nos témoins vont nous éclairer…
Mais des pistes et des actions existent déjà… Des cercles vertueux respectant l'idée d'une seule santé lancée par l'OMS… Par exemple :
-- la petite enfance : intervenir très tôt, auprès et avec les parents, dès les 1000 premiers jours de l'enfant est un formidable levier pour relancer l'ascenseur social... d'où des conséquences favorables sur les deux autres santés…
-- la santé décarbonnée : les préconisations du rapport intitulé « Décarboner la santé pour soigner durablement » (remis en novembre dernier) ont un impact sur l'économie et les risques environnementaux, tout en privilégiant au maximum la prévention, notamment des maladies les plus inégalitaires…
-- La lutte contre la pauvreté à Grigny (Essonne), commune très pauvre, dont le maire, Philippe Rio, vient d'être sacré « meilleur maire du monde » pour récompenser sa lutte contre la pauvreté, un combat en cours à partir d'un état des lieux et d'un plan d'action collectif initiant 21 transitions en même temps… (20 septembre 2021)

Il faut que le roi du conte prenne le temps de lire nos rapports…
Son ami aurait dû fréquenter les plus pauvres pour apprendre ce qu'est la richesse de l'existence humaine et son moteur : l'amour…
Parce qu'il l'a mis en actes, je souhaite rendre hommage à un homme que j'admire profondément, Denis Mukwege. Prix Nobel de la paix (2018), il a été mis à l'honneur par l'Académie de médecine de notre pays comme membre Honoris Causa, le 11 janvier dernier, pour son engagement contre le viol comme arme de guerre en RDC et sa prise en charge « holistique » des enfants et des femmes victimes d'atrocités.
Le président de l'Académie a salué en lui « un féministe le plus authentique…, qui a fait de sa carrière une vie, … qui a insufflé un supplément d'âme aux gestes du chirurgien » et souligné « le besoin de sens et de dépassement à donner à l'exercice médical… » dans notre pays. Dépassement de soi bien entendu.
Ainsi, au-delà du désespoir, lorsqu'on éprouve de l'empathie pour les autres, de la compassion pour ceux qui souffrent, l'impuissance se transforme en courage, le sectarisme en ouverture vers les autres, l'angoisse se traverse… C'est possible en chacun d'entre nous…

Pour aller plus avant, je souhaite évoquer Jane Goodal, pionnière britannique, connue pour ses recherches sur les rapports humain – animal, investie dès l'enfance dans la préservation de la vie animale en Afrique (berceau d'homo sapiens).
Elle écrit : « Il faut aider (…) les politiques à changer de l'intérieur pour que leurs intentions et déclarations s'enracinent dans l'action. Il faut parler au coeur plutôt que de dire : Vous devez changer. »
Soyons utopique : quand une véritable transformation aura lieu dans le coeur des politiques, les sommets COP ne se limiteront plus à de petites mesures… 
Dans la situation cruciale où nous sommes, l'esprit des solutions doit avant tout naître dans la conscience avant leur mise en oeuvre dans le monde matériel.
Il y a bien là quelque chose de l'ordre du spirituel pour que les actions s'enracinent dans un état d'esprit nouveau et collectif, dans le respect profond de la NATURE dont nous faisons partie, et en honorant ce qui nous relie.

Pour conclure, concilier la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le dérèglement climatique implique de prendre appui sur une solide éthique commune associée à une responsabilité, à la fois individuelle et collective. Ce n'est pas gagné, raison de plus pour s'y mettre tout de suite, sans attendre comme le roi du conte et son ami.
Et pour soigner nos démocraties malades, nous devons réapprendre ce qu'elles sont, c'est-à-dire, selon Jean-Claude Monod, « le régime dans lequel peuvent s'effectuer des processus d'apprentissage collectifs ouverts, nourris par une critique raisonnée des autorités et de leurs erreurs ».
Ce que je traduis par : savoir apprendre ensemble, exercer son esprit critique, tirer parti de ses erreurs…
Ayons le courage d'aimer absolument la vie… 
Très belle année à tous."
 
 
 
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