Dominique Potier
Député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle
Audrey Bardot, suppléante






 
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Jeudi 23 juin 2016

Remain & reform!

Remain & reform!

Tribune

Par Thomas Oppermann, Président du Groupe SPD au Bundestag
et Bruno Le Roux, Président du Groupe socialiste, écologiste et républicain à l'Assemblée nationale


C'est avec beaucoup de préoccupations que nous considérons le référendum au Royaume-Uni. Nous espérons que cette grande Nation ouverte vers le monde avec ses traditions démocratiques et son économie dynamique ne se détourne pas de l'Europe. Nous voulons une Union européenne forte avec un Royaume-Uni fort !

Nous sommes profondément attristés par l'assassinat de Jo Cox qui chérissait l'idéal européen. Le BREXIT constitue une menace dans un moment où l'oeuvre d'unification européenne se trouve en danger. Le nationalisme perce dans de nombreux pays, où il prend la forme du populisme, du séparatisme et de l'extrémisme de droite. Dans ce contexte, une responsabilité particulière incombe à la France et à l'Allemagne. Le Parti socialiste français et la social-démocratie allemande veulent être à la hauteur de leurs responsabilités, aussi en tant que partis de gouvernement et groupes parlementaires.

Plus que jamais, l'Union européenne est notre réponse à la globalisation.

La Communauté doit connaître un nouvel élan. Nous avons retenu des premiers temps de cette histoire commune que la coopération franco-allemande est indispensable pour trouver des compromis au service de l'Union dans son ensemble.

Dans la situation actuelle de l'Europe, les solutions nationales ne sont pas des solutions. Nous avons besoin d'être prêts à coopérer. Les problèmes de l'UE sont aussi une crise de la capacité d'agir des États membres. En même temps, les institutions communautaires doivent se concentrer plus fortement sur l'essentiel et expliquer l'utilité concrète de l'Europe.

Nos principes : sans paix rien n'est possible, la dignité humaine est intangible et en tant que communauté de droit, la séparation des pouvoirs indispensable. Chaque État de l'UE ne peut aller bien que si les autres membres ne vont pas mal.

Nos valeurs : ce sont la liberté, la justice, la solidarité. Les principes de la révolution française, « liberté, égalité, fraternité », ont été dominants au sein des idées européennes depuis 1848 et ils sont aujourd'hui encore le leitmotiv de notre action.

À la veille du référendum britannique, nous, sociaux-démocrates en Allemagne et en France, lançons un signal pour un nouveau départ en Europe. Indépendamment de l'issue du référendum, s'ouvre une fenêtre d'opportunité pour réformer l'Union européenne et renforcer la zone euro – afin de la rendre plus sociale, plus juste, plus proche des citoyens et plus compétitive. La zone euro doit rester ouverte à tous les États membres qui en respectent les règles.

Nos propositions :

1. Un principe doit à nouveau prévaloir : les entreprises doivent payer leurs taxes là où les profits sont réalisés. Nous voulons combattre par tous les moyens le dumping fiscal et la fraude fiscale. Ainsi, nous dégagerons des marges de manoeuvre dans les
budgets nationaux pour les investissements d'avenir. La croissance est indispensable pour surmonter les faiblesses d'investissement et la crise de l'emploi en Europe. Au-delà du Plan Juncker, nous avons besoin d'initiatives dans les domaines du numérique, de la formation, de la recherche, des infrastructures et de la promotion des énergies renouvelables.

2. Le combat contre le chômage des jeunes, encore et toujours trop élevé en Europe, doit être poursuivi avec la même détermination. Nous voulons renforcer la dimension sociale de l'UE. Et notamment mettre en place des seuils de salaires minimum différenciés selon les performances économiques nationales. Une Union sociale européenne devra comprendre également des standards minimaux pour les droits des travailleurs, les systèmes de sécurité sociale et la cogestion syndicale. Les droits sociaux fondamentaux doivent être protégés.

3. L'Union monétaire doit enfin sortir d'un mode de gestion de crise et redevenir le moteur de l'intégration et du progrès économique et social. C'est pourquoi nous voulons faire de la zone euro une Union économique de plein exercice, dotée de son propre budget. La zone euro doit garantir à la fois la stabilisation entre des développements économiques asymétriques et la convergence macro-économique à travers l'investissement et la solidarité des États, tout en veillant à éviter des effets de redistribution ou de transfert à long terme. Ce budget de la zone euro devrait être contrôlé démocratiquement par une représentation parlementaire. La taxe sur les transactions financières promue par le PS et le SPD en constitue un élément important.

4. Nous avons besoin d'un nouveau système européen d'asile dans lequel les pays aux frontières extérieures de l'Union ne seraient plus les seuls mis à contribution. Si la mise en place d'un accueil digne des réfugiés échoue, c'est l'Europe qui échoue. Il est d'une urgente nécessité de parvenir à une nouvelle confiance et à de nouvelles règles qui soient respectées par tous. Les décisions de l'UE concernant le partage des réfugiés doivent être mises en oeuvre. Nous devrions restructurer le budget de l'UE avec l'objectif de mettre à disposition beaucoup plus de moyens pour la prévention des flux migratoires et la coopération économique, en particulier avec l'Afrique.

5. Nous défendrons notre système de valeurs, notre liberté et notre démocratie contre le terrorisme. De meilleurs instruments contre la criminalité et la terreur ne vont pas à l'encontre de la liberté mais sont au contraire des moyens d'assurer cette liberté. C'est pourquoi nous avons besoin d'une coopération plus étroite entre les services de renseignement, d'un échange d'informations sécurisé et d'un renforcement d'Europol et d'Eurojust.

6. Nos deux pays savent plus que jamais que la politique intérieure est interdépendante des décisions en matière de politique extérieure. C'est pourquoi nous voulons collaborer plus étroitement sur les questions de sécurité. Ensemble, nous nous engageons pour un approfondissement de la politique européenne de défense.

Au-delà des différences de points de vue pouvant exister dans les détails, il existe entre la France et l'Allemagne un profond sentiment d'appartenance commune et une empathie mutuelle. Ensemble nous reconnaissons que l'intérêt national le plus important pour la France comme pour l'Allemagne reste, comme pour tous les États membres, l'union de l'Europe.
 
 
 
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