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Mardi 4 octobre 2016

Produire ici dans la mondialisation

Les sociétés les plus résilientes ont un pied dans un écosystème solide et solidaire et l'autre dans l'économie-monde "

Fernand Braudel

La mondialisation est faite d'ombre et de lumière. Au nom de la justice, il faut combattre inlassablement les concurrences déloyales, le dumping social et la finance dévoyée. Mais nous devons aussi regarder les entreprises qui prospèrent - des géants ou des artisans - qui résistent et innovent dans la globalisation.
Quatre exemples sur notre territoire :

L'activité de la robinetterie du groupe Saint Gobain PAM sur le Pôle Industriel Toul Europe est moins connue que la fonderie voisine de Foug, mais la visite du site est riche d'enseignements.

Accueilli en juiller dernier avec le Sous-préfet et la Présidente de la Communauté de Commune du Toulois par la responsable brésilienne du site, nous avons découvert une usine récemment modernisée (4 millions d'euros d'investissement). 75 salariés fabriquent ici chaque année 140000 vannes Euro 20 et 12000 poteaux incendie "nouvelle génération" distribués sur la planète. Si les éléments massifs viennent d'Asie, la technologie demeure attachée à un savoir-faire et aux centres de recherches lorrains historiques.

Au-delà d'une conjoncture difficile (notamment pour le site de Blénod-les-Pont-à-Mousson), c'est une vraie fierté pour nous de retrouver au bout du monde la marque d'une industrie toujours renaissante.

L'entreprise Mairel (20 salariés) à Boucq dans le nord du Toulois comme l'entreprise Receveur à Gemonville (13 salariés) dans le Saintois ont en commun de ne pas connaître la crise !

La visite de ces deux menuiseries est sacrément vivifiante. En premier lieu pour la chaleur humaine de l'accueil de ces équipes familiales et la fierté communicative du chemin parcouru.

"Partis de rien" il y a 60 ans, Gilbert Mairel avait fait son apprentissage à 30 km de là, traversant chaque jour à bicyclette les Côtes de Toul. Même audace pour Fernand Receveur qui "se met à son compte" il y a 80 ans, avec un cheval et une charette.

La 3ème (et bientôt 4ème) génération se sont saisies des défis technologiques de l'énergie et du numérique pour construire un outil de production moderne de nature à conquérir le marché des ameublements, huisseries, escaliers et charpentes, face au pré-fabriqué made in Asie. La formation des compagnons et apprentis est une tradition où se transmet la force et la modernité de l'artisanat. Ici, on choisit son bois sur pied, on sait fabriquer manuellement les éléments programmés sur les robots et la qualité crée une lien de confiance singulier avec le client.
Le pari de l'excellence à dimension humaine où l'esprit d'entreprise se conjugue aussi au féminin.

Située à Messein entre la métropole nancéenne et les étoiles de la colline de Sion, Elisath a poussé juste à côté de Cristal Laser.

Cette entreprise, créée par Elisabeth Ferlet il y a 20 ans, est le leader français de la billetterie informatisée et du contrôle d'accès pour les équipements sportifs. Fort de cet ancrage (8 piscines sur 10 en France), Elisath couvre le monde entier et part à la conquête des grands équipements sportifs de Stockholm à Singapour ... avec plus de 800 références en France et dans le monde. Ce champion du numérique est à la pointe de l'innovation et sait s'entourer de partenaires solides pour carrosser les instruments de mesure et de sécurité d'accès qui ont fait sa réputation. 20 salariés sont au service de cette dynamique.

Lorsque nous avions accueilli Matthias Fekl en février 2015 pour une rencontre avec des entreprises sur le thème de l'export, le Secrétaire d'Etat avait remis à Elisabeth Ferlet l'Ordre National du Mérite en soulignant sa capacité à tisser des réseaux de loyauté ici et ailleurs.

A souligner également l'engagement de la chef d'entreprise pour l'entreprenariat féminin, ici comme en Afrique.