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Dimanche 16 novembre 2014
Nous ressemblons à ces lutteurs de Goya
"La rixe" est un tableau de Goya que Michel Serres a magnifiquement interprété. Deux personnages se battent à coup de gourdin dans les sables mouvants. A chaque coup, leurs corps s'enfoncent inexorablement.
Cette allégorie de Goya évoque pour nous, ici, une histoire dramatiquement familière.
Le Toulois, à l'issue de la guerre de 1870 devient un territoire frontière, les limites de l'annexion façonnent l'espace métropolitain de Nancy et transforment Toul et les côtes alentours en une place forte.
Mais c'est à quelques lieux d'ici, qu'il y a un siècle, la terre dévore à nouveau ses enfants. Guerre de mouvement, guerre de tranchée, sur nos lignes, la mort se déploie à une échelle industrielle et planétaire.
Je n'oublierai pas, ce printemps 2014, avec les lycéens de Majorelle et les collégiens de la Croix de Metz, la découverte des récits tragiques des lieutenants Maurice Genevoix et Ernst Jünger qui se font face aux Eparges.
Ce lien à l'histoire est ici presque intime à l'image de cette famille de Provence - quatrième génération - venue ce 11 novembre réparer l'oubli en inscrivant son aïeul Fideli Gaudé au monument aux morts de Fécocourt dans le Saintois.
Ou encore de cette adolescente de Thiaucourt, Éva Aubriot, qui suggère à la mémoire combattante de rendre hommage aux soldats du cimetière allemand à côté de celui des Américains.
C'est dans les montagnes du Jura et des Vosges, les plaines de la Meuse et de la Nièvre que furent recherchés et rassemblées les corps des 33 000 personnes qui reposent en paix dans cette nécropole, victimes de ce qui fut le troisième conflit franco-allemand de notre histoire.
Ici, à vos côtés, nous faisons mémoire que nos civilisations sont mortelles, que la paix est un combat et jamais un renoncement.
Regardons avec lucidité ces sables mouvants d'aujourd'hui. Les risques d'incendie aux frontières orientales d'une Europe en quête d'identité. Regardons 25 ans après la chute du mur de Berlin, l'impasse de celui qui sépare les communautés israélienne et palestinienne. Regardons le risque des barbaries à l'œuvre en Afrique et au Moyen-Orient.
Regardons en face également notre incapacité ici même à être à la hauteur de l'histoire. Chaque fois qu'au sein de nos communautés territoriales, de nos familles politiques respectives ou dans le débat démocratique, nous ressemblons à ces lutteurs de Goya ; soyons certains que les sables mouvants nous tireront vers le bas.
Chers amis, les défis du temps présent nous invitent au contraire à nous élever pour donner du sens et redonner le goût de l'avenir : la dignité de la personne humaine dans sa fragilité au lieu du culte de l'argent, l'urgence de défis communs comme la lutte contre le changement climatique, le terrorisme ou la misère.
Où sont les Gasperi, Adenauer et Schuman qui oseront bâtir des coopérations méditerranéennes entre l'Europe et l'Afrique pour éviter la honte de Lampedusa ?
Chers amis, en ce 70ème anniversaire de la Libération du nazisme, nous avons redonné vie à la figure de Régina Kricq qui incarna ici l'esprit de Résistance.
Cet esprit, je l'ai retrouvé à Berlin sur un cliché au musée de la Topographie de la Terreur. On y voit un homme, August Landmasser, seul au milieu d'une foule hystérisée à refuser d'imiter le salut nazi. Nous avons célébré nos héros et, dans un même mouvement, nous sommes fidèlement réunis à vos côtés aujourd'hui pour ce jour de deuil.
Traumatisés par les idéologies mortifères du 20ème siècle, les générations de l'après-guerre ont vécu l'utopie comme un interdit. Le temps est venu pour la deuxième génération de la paix, celle qui naquit après le traité franco-allemand signé l'année de l'ouverture de ce cimetière, le temps est venu de ré-enchanter le récit européen comme celui de la République.
Nos concitoyens n'aspirent pas tant à une politique plus à gauche ou plus à droite, mais plus haut. Les peuples ont une âme ! La leçon de Goya et la force de ce lieu nous apprennent que nous avons le choix entre la mort que génèrent les extrémismes ou donner vie à cette prophétie humaniste de Victor Hugo : "Un jour viendra où vous toutes nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne".
Cette allégorie de Goya évoque pour nous, ici, une histoire dramatiquement familière.
Le Toulois, à l'issue de la guerre de 1870 devient un territoire frontière, les limites de l'annexion façonnent l'espace métropolitain de Nancy et transforment Toul et les côtes alentours en une place forte.
Mais c'est à quelques lieux d'ici, qu'il y a un siècle, la terre dévore à nouveau ses enfants. Guerre de mouvement, guerre de tranchée, sur nos lignes, la mort se déploie à une échelle industrielle et planétaire.
Je n'oublierai pas, ce printemps 2014, avec les lycéens de Majorelle et les collégiens de la Croix de Metz, la découverte des récits tragiques des lieutenants Maurice Genevoix et Ernst Jünger qui se font face aux Eparges.
Ce lien à l'histoire est ici presque intime à l'image de cette famille de Provence - quatrième génération - venue ce 11 novembre réparer l'oubli en inscrivant son aïeul Fideli Gaudé au monument aux morts de Fécocourt dans le Saintois.
Ou encore de cette adolescente de Thiaucourt, Éva Aubriot, qui suggère à la mémoire combattante de rendre hommage aux soldats du cimetière allemand à côté de celui des Américains.
C'est dans les montagnes du Jura et des Vosges, les plaines de la Meuse et de la Nièvre que furent recherchés et rassemblées les corps des 33 000 personnes qui reposent en paix dans cette nécropole, victimes de ce qui fut le troisième conflit franco-allemand de notre histoire.
Ici, à vos côtés, nous faisons mémoire que nos civilisations sont mortelles, que la paix est un combat et jamais un renoncement.
Regardons avec lucidité ces sables mouvants d'aujourd'hui. Les risques d'incendie aux frontières orientales d'une Europe en quête d'identité. Regardons 25 ans après la chute du mur de Berlin, l'impasse de celui qui sépare les communautés israélienne et palestinienne. Regardons le risque des barbaries à l'œuvre en Afrique et au Moyen-Orient.
Regardons en face également notre incapacité ici même à être à la hauteur de l'histoire. Chaque fois qu'au sein de nos communautés territoriales, de nos familles politiques respectives ou dans le débat démocratique, nous ressemblons à ces lutteurs de Goya ; soyons certains que les sables mouvants nous tireront vers le bas.
Chers amis, les défis du temps présent nous invitent au contraire à nous élever pour donner du sens et redonner le goût de l'avenir : la dignité de la personne humaine dans sa fragilité au lieu du culte de l'argent, l'urgence de défis communs comme la lutte contre le changement climatique, le terrorisme ou la misère.
Où sont les Gasperi, Adenauer et Schuman qui oseront bâtir des coopérations méditerranéennes entre l'Europe et l'Afrique pour éviter la honte de Lampedusa ?
Chers amis, en ce 70ème anniversaire de la Libération du nazisme, nous avons redonné vie à la figure de Régina Kricq qui incarna ici l'esprit de Résistance.
Cet esprit, je l'ai retrouvé à Berlin sur un cliché au musée de la Topographie de la Terreur. On y voit un homme, August Landmasser, seul au milieu d'une foule hystérisée à refuser d'imiter le salut nazi. Nous avons célébré nos héros et, dans un même mouvement, nous sommes fidèlement réunis à vos côtés aujourd'hui pour ce jour de deuil.
Traumatisés par les idéologies mortifères du 20ème siècle, les générations de l'après-guerre ont vécu l'utopie comme un interdit. Le temps est venu pour la deuxième génération de la paix, celle qui naquit après le traité franco-allemand signé l'année de l'ouverture de ce cimetière, le temps est venu de ré-enchanter le récit européen comme celui de la République.
Nos concitoyens n'aspirent pas tant à une politique plus à gauche ou plus à droite, mais plus haut. Les peuples ont une âme ! La leçon de Goya et la force de ce lieu nous apprennent que nous avons le choix entre la mort que génèrent les extrémismes ou donner vie à cette prophétie humaniste de Victor Hugo : "Un jour viendra où vous toutes nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne".