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Dans la presse
Mardi 2 novembre 2021
Notre sécurité alimentaire passe par le partage de la terre
Pas d'agroécologie sans un renouvellement des générations d'agriculteurs, impossible sans justice foncière, retrouvez mon interview dans L'Est Républicain :
En tant que député, vous plaidez depuis des années pour un retour à une politique de maîtrise des prix des terres agricoles. Pourtant, le marché semble toujours faire ce qu'il veut. C'est un combat perdu ?
C'est un combat que je porte depuis mon élection en 2012. J'ai été agriculteur et j'ai observé toute la dérégulation du foncier qui s'est mise en place progressivement. Je la fixe à partir de 2008 et la crise des subprimes. Il y a eu un déport de l'investissement du monde spéculatif sur le foncier. On a alors vu s'accélérer deux phénomènes déjà existants. D'une part, la création de sociétés anonymes qui échappent aux contrôles des structures et aux mécanismes de régulation, notamment à la préemption des Safer. D'autre part, le travail à façon. Un agriculteur ou une entreprise travaille pour vous. Tout cela constitue un accaparement des terres par l'usage et la propriété.
Quelle différence entre usage et propriété ?
L'usage est la concurrence du fermage qui est un droit de l'agriculteur de travailler sa terre dans la durée. Le travail à façon est un marché opaque et incontrôlé. Le phénomène sociétaire permet de multiplier la surface d'une ferme sans qu'aucun mécanisme de contrôle n'intervienne. C'est un phénomène massif, notamment dans le Bassin parisien et dans le Grand Est.
Pourquoi cette dérégulation et cette industrialisation de l'agriculture vous paraissent-elles néfastes ?
Parce que les conséquences écologiques, économiques et sociales sont dramatiques. Cet agrandissement démesuré des fermes se traduit par un appauvrissement économique puisqu'on produit moins à l'hectare que dans une exploitation à taille humaine. Sur un plan écologique, on tend vers une uniformisation des cultures et la fin de l'élevage, ce qui est dévastateur pour la fertilité des sols et la biodiversité. Enfin, socialement, on bloque les installations et l'émergence de nouvelles générations d'agriculteurs.
Quelles sont vos propositions pour revenir à un contrôle des terres ?
Il faut renforcer le rôle des Safer, réinstaurer de la surveillance et une transparence totale sur les transactions. J'ai fait quinze propositions en ce sens à l'Assemblée nationale. Malheureusement, la tendance est inverse. La libéralisation du marché foncier est en train de gagner du terrain et de tuer l'espoir fabuleux du renouvellement des générations. Un projet de réforme offrant encore plus de latitude aux sociétés est examiné actuellement au Sénat. Présenté par la majorité, il a toutes les chances d'aboutir. Je vais néanmoins poursuivre mon combat et continuer de dénoncer ce scandale, qui est un immense gâchis. On est dans une compétition stérile qui détruit de la valeur.
En tant que député, vous plaidez depuis des années pour un retour à une politique de maîtrise des prix des terres agricoles. Pourtant, le marché semble toujours faire ce qu'il veut. C'est un combat perdu ?
C'est un combat que je porte depuis mon élection en 2012. J'ai été agriculteur et j'ai observé toute la dérégulation du foncier qui s'est mise en place progressivement. Je la fixe à partir de 2008 et la crise des subprimes. Il y a eu un déport de l'investissement du monde spéculatif sur le foncier. On a alors vu s'accélérer deux phénomènes déjà existants. D'une part, la création de sociétés anonymes qui échappent aux contrôles des structures et aux mécanismes de régulation, notamment à la préemption des Safer. D'autre part, le travail à façon. Un agriculteur ou une entreprise travaille pour vous. Tout cela constitue un accaparement des terres par l'usage et la propriété.
Quelle différence entre usage et propriété ?
L'usage est la concurrence du fermage qui est un droit de l'agriculteur de travailler sa terre dans la durée. Le travail à façon est un marché opaque et incontrôlé. Le phénomène sociétaire permet de multiplier la surface d'une ferme sans qu'aucun mécanisme de contrôle n'intervienne. C'est un phénomène massif, notamment dans le Bassin parisien et dans le Grand Est.
Pourquoi cette dérégulation et cette industrialisation de l'agriculture vous paraissent-elles néfastes ?
Parce que les conséquences écologiques, économiques et sociales sont dramatiques. Cet agrandissement démesuré des fermes se traduit par un appauvrissement économique puisqu'on produit moins à l'hectare que dans une exploitation à taille humaine. Sur un plan écologique, on tend vers une uniformisation des cultures et la fin de l'élevage, ce qui est dévastateur pour la fertilité des sols et la biodiversité. Enfin, socialement, on bloque les installations et l'émergence de nouvelles générations d'agriculteurs.
Quelles sont vos propositions pour revenir à un contrôle des terres ?
Il faut renforcer le rôle des Safer, réinstaurer de la surveillance et une transparence totale sur les transactions. J'ai fait quinze propositions en ce sens à l'Assemblée nationale. Malheureusement, la tendance est inverse. La libéralisation du marché foncier est en train de gagner du terrain et de tuer l'espoir fabuleux du renouvellement des générations. Un projet de réforme offrant encore plus de latitude aux sociétés est examiné actuellement au Sénat. Présenté par la majorité, il a toutes les chances d'aboutir. Je vais néanmoins poursuivre mon combat et continuer de dénoncer ce scandale, qui est un immense gâchis. On est dans une compétition stérile qui détruit de la valeur.