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Le 10 mai a clos un cycle de commémorations commencé les 24 et 25 avril avec le lancement du film "Les Héritiers" devant 400 spectateurs à Toul et Neuves-Maisons. En présence successivement de Monsieur le Préfet et du Directeur des Services Départementaux de l'Education Nationale ainsi que des députés Chaynesse Khirouni, Bertrand Pancher et Jacques Lamblin, l'émotion et les débats suscités augurent bien de l'utilisation à venir de ce film pour des échanges citoyens.
Le 26 avril à Ecrouves, devant la nouvelle stèle dressée devant l'ancien camp de transit, j'ai évoqué le serment de Mauthausen : "Le séjour de longues années dans les camps nous a convaincus de la valeur de la fraternité humaine". Au même moment, Martine Huot-Marchand prononçait un beau discours à Neuves-Maisons. Vous le trouverez ci-dessous.
Le 8 mai, ma suppléante était à Liverdun. Après Pagney-derrière-Barine, aux côtés de Michèle Schaeffer, fille de Régina Kricq puis à Toul, Jaulny et Colombey-les-Belles où la grande histoire croise de façon sensible la mémoire familiale, j'ai pu évoquer la figure de Geneviève de Gaulle-Anthonioz : de la résistance à l'engagement avec les plus pauvres. J'aurai l'honneur de participer à la cérémonie de son entrée au Panthéon le 27 mai prochain.
Dimanche, j'ai remis un prix aux lycéens de Toul, lauréats du concours départemental de la Résistance et de la Déportation. Leurs récits des actes de Georges Hance, policier à Toul, sera, en accord avec le Maire, mis en valeur à la rentrée 2015. Merci à ces " héritiers " !
Le 26 avril à Ecrouves, devant la nouvelle stèle dressée devant l'ancien camp de transit, j'ai évoqué le serment de Mauthausen : "Le séjour de longues années dans les camps nous a convaincus de la valeur de la fraternité humaine". Au même moment, Martine Huot-Marchand prononçait un beau discours à Neuves-Maisons. Vous le trouverez ci-dessous.
Le 8 mai, ma suppléante était à Liverdun. Après Pagney-derrière-Barine, aux côtés de Michèle Schaeffer, fille de Régina Kricq puis à Toul, Jaulny et Colombey-les-Belles où la grande histoire croise de façon sensible la mémoire familiale, j'ai pu évoquer la figure de Geneviève de Gaulle-Anthonioz : de la résistance à l'engagement avec les plus pauvres. J'aurai l'honneur de participer à la cérémonie de son entrée au Panthéon le 27 mai prochain.
Dimanche, j'ai remis un prix aux lycéens de Toul, lauréats du concours départemental de la Résistance et de la Déportation. Leurs récits des actes de Georges Hance, policier à Toul, sera, en accord avec le Maire, mis en valeur à la rentrée 2015. Merci à ces " héritiers " !
Discours de Martine Huot-Marchand - Neuves-Maisons - 26 avril 2015
"Merci de m'inviter à ce temps fort, cette 70e journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, 70e anniversaire de la libération des camps de concentrations nazis…
« Qui répondrait en ce monde à la terrible obstination du crime si ce n'est l'obstination des témoignages. » a écrit Albert Camus.
L'obstination des témoignages… Permettre à la mémoire d'offrir une espérance à notre avenir, c'est ce qu'illustre de la plus belle des manières le film « Les héritiers » visionné hier soir grâce à l'initiative de Dominique Potier.
Lors des débats qui ont suivi le film, la salle très émue, s'est exprimée pour appeler au souvenir, à l'unité, à l'espoir… Une urgence, et aussi l'affaire de chacun de nous, de notre place, là où nous sommes, et surtout face aux jeunes…
Notre société a évolué de façon inquiétante vers l'individualisme, un libéralisme sans foi ni loi, le consumérisme et le plaisir immédiat, donc l'intolérance à toute frustration, ce qu'exprime le vote extrême… Ne serait-il pas temps de redresser la barre, de remettre du sens à nos vies et à celles des plus jeunes d'entre nous ? À quoi sert le principe de laïcité, qui signifie liberté de pensée et de religion dans le privé, respect de la République et des autres dans la vie publique, s'il n'y a rien à mettre dedans en termes de valeurs, de philosophie de vie, ou de spiritualité ?
Il y a quelques années, j'ai accompagné deux classes d'un lycée et leurs enseignants durant leur voyage en Pologne. Organisé par l'association des Juifs de France, il s'agissait de leur faire découvrir les camps de concentration et l'horreur de ce qui s'est vécu là.
L'innocence joyeuse du début du voyage fit peu à peu place à une autre ambiance, plus silencieuse, plus douloureuse aussi, loin des parents, dans un confort minimaliste qui n'avait rien à voir avec leur cocon quotidien d'enfants heureux, en phase avec les visites des camps…
Chaque jeune, chaque adulte, réagissait à sa façon au lieu, aux explications de l'interprète que le ton monotone rendait plus insupportable encore. Ce fut une prise de conscience nécessaire malgré la violence d'une vérité insoutenable. Lorsque le bus est passé sur le bitume de l'avenue qui a recouvert le ghetto de Varsovie, j'ai compris la puissance de cette parole entendue un jour à la radio : « les rues sont pleines de juifs qui ne sont pas là ».
À Auschwitz, il neigeait alors que nous étions en mai, les jeunes n'étaient pas assez couverts et grelottaient, mais aucun n'osait se plaindre, ce qui m'a beaucoup touchée. Comme si les flocons de neige qui tombaient en silence, représentaient les âmes des enfants et des adultes assassinés ici parce qu'ils étaient juifs, tziganes, homosexuels, déficients mentaux…
Le Rabin responsable de l'association a rejoint le groupe qui attendait devant ce qui restait des fours crématoires de Birkenau que les nazis avaient tenté de détruire pour taire leurs crimes atroces.
Ses paroles ont été réconfortantes et fortes, adaptées à ce que les jeunes étaient en train de vivre. Elles insistaient sur le devoir de mémoire, pour que tous ces morts dont nous avons vu les objets quotidiens dans les bâtiments, dont nous ressentions intensément la présence autour de nous, ne meurent pas deux fois.
Dans un des camps visités, quelques jeunes ont surgi et se sont mis à crier « Heil Hitler ! », en levant le bras droit.
La police est arrivée et les jeunes sont partis. Mais le mal être de nos jeunes était palpable. Inquiète, je ne savais plus quoi faire. On entendit soudain une sorte de bourdonnement dans un bâtiment voisin ; des jeunes filles américaines récitaient des prières. Intuitivement, j'ai rapidement poussé le groupe vers les jeunes filles. Leurs chants et leurs paroles murmurées ont eu sur nos Lorrains un effet apaisant inattendu mais bienvenu.
Comment ne pas mieux comprendre là, la nécessité de l'éducation, de la transmission de valeurs, des commémorations, inlassablement, pour qu'on n'oublie pas…
Au retour de ce voyage, quasi initiatique pour les jeunes comme pour moi, quelque chose avait changé en eux, en moi. Une petite graine de savoir avait germé là, pas plus gros qu'un grain de sable sans doute, mais qui invite à l'espérance…
À propos d'espérance, je souhaite terminer avec ce billet de Stéphane Hessel, ancien déporté de Buchenwald :
« Il faut comprendre que la violence tourne le dos à l'espoir. Il faut lui préférer l'espérance, l'espérance de la non violence. C'est le chemin que nous devons apprendre à suivre. Aussi bien du côté des oppresseurs que des opprimés… »
Il y a urgence et la solution, c'est l'obstination des témoignages…
« Qui répondrait en ce monde à la terrible obstination du crime si ce n'est l'obstination des témoignages. » a écrit Albert Camus.
L'obstination des témoignages… Permettre à la mémoire d'offrir une espérance à notre avenir, c'est ce qu'illustre de la plus belle des manières le film « Les héritiers » visionné hier soir grâce à l'initiative de Dominique Potier.
Lors des débats qui ont suivi le film, la salle très émue, s'est exprimée pour appeler au souvenir, à l'unité, à l'espoir… Une urgence, et aussi l'affaire de chacun de nous, de notre place, là où nous sommes, et surtout face aux jeunes…
Notre société a évolué de façon inquiétante vers l'individualisme, un libéralisme sans foi ni loi, le consumérisme et le plaisir immédiat, donc l'intolérance à toute frustration, ce qu'exprime le vote extrême… Ne serait-il pas temps de redresser la barre, de remettre du sens à nos vies et à celles des plus jeunes d'entre nous ? À quoi sert le principe de laïcité, qui signifie liberté de pensée et de religion dans le privé, respect de la République et des autres dans la vie publique, s'il n'y a rien à mettre dedans en termes de valeurs, de philosophie de vie, ou de spiritualité ?
Il y a quelques années, j'ai accompagné deux classes d'un lycée et leurs enseignants durant leur voyage en Pologne. Organisé par l'association des Juifs de France, il s'agissait de leur faire découvrir les camps de concentration et l'horreur de ce qui s'est vécu là.
L'innocence joyeuse du début du voyage fit peu à peu place à une autre ambiance, plus silencieuse, plus douloureuse aussi, loin des parents, dans un confort minimaliste qui n'avait rien à voir avec leur cocon quotidien d'enfants heureux, en phase avec les visites des camps…
Chaque jeune, chaque adulte, réagissait à sa façon au lieu, aux explications de l'interprète que le ton monotone rendait plus insupportable encore. Ce fut une prise de conscience nécessaire malgré la violence d'une vérité insoutenable. Lorsque le bus est passé sur le bitume de l'avenue qui a recouvert le ghetto de Varsovie, j'ai compris la puissance de cette parole entendue un jour à la radio : « les rues sont pleines de juifs qui ne sont pas là ».
À Auschwitz, il neigeait alors que nous étions en mai, les jeunes n'étaient pas assez couverts et grelottaient, mais aucun n'osait se plaindre, ce qui m'a beaucoup touchée. Comme si les flocons de neige qui tombaient en silence, représentaient les âmes des enfants et des adultes assassinés ici parce qu'ils étaient juifs, tziganes, homosexuels, déficients mentaux…
Le Rabin responsable de l'association a rejoint le groupe qui attendait devant ce qui restait des fours crématoires de Birkenau que les nazis avaient tenté de détruire pour taire leurs crimes atroces.
Ses paroles ont été réconfortantes et fortes, adaptées à ce que les jeunes étaient en train de vivre. Elles insistaient sur le devoir de mémoire, pour que tous ces morts dont nous avons vu les objets quotidiens dans les bâtiments, dont nous ressentions intensément la présence autour de nous, ne meurent pas deux fois.
Dans un des camps visités, quelques jeunes ont surgi et se sont mis à crier « Heil Hitler ! », en levant le bras droit.
La police est arrivée et les jeunes sont partis. Mais le mal être de nos jeunes était palpable. Inquiète, je ne savais plus quoi faire. On entendit soudain une sorte de bourdonnement dans un bâtiment voisin ; des jeunes filles américaines récitaient des prières. Intuitivement, j'ai rapidement poussé le groupe vers les jeunes filles. Leurs chants et leurs paroles murmurées ont eu sur nos Lorrains un effet apaisant inattendu mais bienvenu.
Comment ne pas mieux comprendre là, la nécessité de l'éducation, de la transmission de valeurs, des commémorations, inlassablement, pour qu'on n'oublie pas…
Au retour de ce voyage, quasi initiatique pour les jeunes comme pour moi, quelque chose avait changé en eux, en moi. Une petite graine de savoir avait germé là, pas plus gros qu'un grain de sable sans doute, mais qui invite à l'espérance…
À propos d'espérance, je souhaite terminer avec ce billet de Stéphane Hessel, ancien déporté de Buchenwald :
« Il faut comprendre que la violence tourne le dos à l'espoir. Il faut lui préférer l'espérance, l'espérance de la non violence. C'est le chemin que nous devons apprendre à suivre. Aussi bien du côté des oppresseurs que des opprimés… »
Il y a urgence et la solution, c'est l'obstination des témoignages…