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Mémoire de la guerre de 1870
Les 41 jours du siège de Toul par l'armée prussienne font de la ville un des hauts lieux de la guerre de 1870, avec Mars la Tour et Metz. La guerre s'inscrit dans le cycle des conflits des empires puis des États-nations européens tout au long du 19e siècle. Au-delà de l'incident diplomatique d'Ems, le fil des ressentiments des deux côtés du Rhin remonte ainsi à la bataille d'Iéna en 1806, remportée par l'Empire français.
Toul résiste héroïquement avec son unique garnison face aux bombardements venant des côtes et colline environnantes. Ses habitants trouvent refuge dans les caves pour tenir face au feu de près de 8000 projectiles. Tenir ici, sur un axe ferroviaire stratégique, permet à Paris de préparer sa défense. « Toul a bien mérité de la Patrie » décrétera le gouvernement de la Défense nationale le 8 septembre 1870 alors que le siège est encore en cours.
Au plan national, l'héritage de cette guerre après la terrible défaite de Sedan, c'est la proclamation de la République le 4 septembre par Léon Gambetta dont le Président Emmanuel Macron soulignera qu'il était alors « un fils d'immigrés, récent naturalisés » qui répondait à « l'appel du peuple de Paris »,
C'est aussi la Commune de Paris du 18 mars au 28 mai qui incarnera l'esprit de résistance face à la capitulation des « Versaillais ». Au prix d'une répression sanglante, elle annonce que la République sera sociale ou ne sera pas.
Dans le même temps, l'humiliation du traité du 18 janvier 1871 qui signe l'annexion de la Moselle et de l'Alsace perpétue le cycle des conflits fratricides. Il prépare une Grande Guerre de reconquête des territoires perdus, tandis que le poids des réparations de 14-18 sera un des terreaux du nazisme pour la génération suivante.
Des lieux symboliques témoignent de ces trois guerres qui labourèrent nos terres de Lorraine. Trois temps tragiques qui jalonnent notre espace, de la bataille de Gravelotte au siège de Toul, du plateau de Lironville à la crête des Eparges en passant par le cimetière américain de Thiaucourt où reposent les 4 158 « sammies » tombés lors de la bataille du Saillant, de Menil Mitry, coeur de la résistance du Groupe Lorraine 42 à la nécropole allemande d'Andilly.
Deux pas de côté permettent de découvrir des lieux proches qui incarnent enfin la rupture du cycle des violences. Scy-Chazelles, demeure de Robert Schuman dont la déclaration du 9 mai 1950 engage le processus de la construction européenne. La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises où Conrad Adenauer et Charles de Gaulle se rencontrent les 14 et 15 septembre 1958. Nulle trace, mais la certitude que dans le secret des coeurs de ces deux héros de la lutte contre le nazisme s'enracina la réconciliation de nos deux peuples qui sera actée quatre ans plus tard dans le traité franco-allemand de Reims.
Ici, l'héritage de 1870 s'imprima dans le paysage par les fortifications Séré de Rivières qui visaient à faire du Toulois une place forte. Il marqua surtout l'émergence de Nancy comme ville-frontière et la naissance du Département de Meurthe-et-Moselle.
Une part des 50000 « optants » qui choisirent la France trouvèrent ici une terre d'accueil pour leurs talents d'artisans, de capitaine d'industrie, d'artistes et de chercheurs. Ces « migrants » furent l'âme et les mains de l'Ecole de Nancy : une fabrique inédite d'art, de science et de visée sociale. Gruber, Majorelle, Daum, Prouvé : un humanisme qui, à l'heure de l'Anthropocène, peut à nouveau nous inspirer.
Toulois, voici notre héritage. Le cadre de notre territoire fut dessiné il y a 150 ans par la tragédie de l'Histoire, il nous appartient d'en faire un creuset de la paix.