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Mercredi 3 décembre 2014
Laissez le dimanche en paix !
Il faut distinguer dans le projet de Loi, deux propositions majeures d'évolution pour le travail dominical.
La première vise pour l'essentiel à réviser le zonage des secteurs touristiques. Il s'agit ici d'arbitrer entre le bénéfice économique attendu par la captation d'une nouvelle valeur ajoutée et le respect de la règle commune.
La seconde proposition consiste à ajouter sept dimanches supplémentaires d'ouverture commerciale. Il n'y a pas de bénéfice économique attendu (l’achat du dimanche ne sera pas réalisé dans la semaine). L'arbitrage, dans ce deuxième cas, est entre deux styles de vie.
Dit autrement, en dehors des zones touristiques, la libéralisation du travail dominical détruit du lien sans créer de bien.
Les arguments avancés par les promoteurs d'une telle déréglementation sont constants comme le sont les réponses des socialistes qui résistent sur cet enjeu sociétal.
Une atteinte à la modernité
L'idée d'un jour commun vient de loin dans notre civilisation, elle demeure une idée résolument moderne. Défendu avec force par des courants de pensée divers unis par une certaine vision de l'humanité, ce choix de société trouve des arguments renouvelés dans la vie contemporaine : respect d'une "biodiversité" économique par l'équilibre entre les différents types de commerce, recherche de temps communs face à un individualisme sans limites, aspiration à donner un sens et du goût à nos vies par le lien aux autres, à la nature et la culture.
Une contrainte collective
La liberté des uns aurait pour conséquence la contrainte de presque tous.
Il en va ainsi du "libre choix" des collectivités. Comment un territoire communal ou intercommunal pourrait-il résister aux pressions conséquentes à l'évasion commerciale générée par une décision plus libérale de ses voisins ? (la sagesse de nos voisins allemands est à ce titre riche d'enseignement).
Il en va de même pour les salariés, nous savons que pour la grande majorité, le temps choisi est un luxe rare. C'est une mauvaise réponse à la précarité car les emplois créés se traduiront de façon insidieuse par des disparitions équivalentes liées à la fragilisation d'autres secteurs économiques. Globalement, ce déplacement d'emploi à somme nulle ne favorisera pas la qualité de vie et la justice dans le monde salarié.
Le fait que 30% des français travaillent déjà au moins une fois par an le dimanche est un argument étonnant : ceux qui ont une obligation de service, des médecins aux éleveurs, s'organisent en effet pour alléger cette contrainte.
Dernière contrainte collective, l’ouverture un dimanche par mois en moyenne suscitera la mobilisation supplémentaire des services publics de mobilité ou de sécurité. Par ailleurs, des nuisances d'environnement indirectes impacteront l'ensemble de la population.
Une bataille culturelle
L'emploi est notre priorité et la santé de notre économie en est la condition sine qua non. Dans des périodes autrement plus dures qu'aujourd'hui (des pouvoirs d'achat inférieurs et un temps de travail salarié et domestique plus élevé) personne n'a remis en cause un accord dominical reposant sur le bon sens : la règle commune n'est pas adversaire d'une saine économie, elle crée au contraire les conditions de son épanouissement.
Je suis pour ma part profondément choqué de voir les promotions et les parkings pleins les jours de fêtes patriotiques. La mémoire nationale mérite mieux et je regrette que le rapport Bailly, c’est une de ses faiblesses, n'aborde pas cette dérive insidieuse qui ajoute d’ores et déjà des jours fériés aux cinq ouvertures dominicales autorisées.
Mettre en cause un consensus social pour l'intérêt de certaines entreprises et la liberté de certains consommateurs, c'est oublier que l'esprit républicain s’incarne non seulement dans les principes de majorité mais aussi dans l'idéal commun.
Renforcer le dimanche dans sa fonction de hiérarchie symbolique (nous sommes plus que des producteurs et des consommateurs) et dans l'exercice de la fraternité doit être, à contrario, la vocation de la gauche.
Lorsqu’un arbre ne produit pas assez de fruit, il est souvent utile de l'élaguer ou encore d'apporter une fumure à ses racines. Il est toujours contre-productif de fragiliser son tronc.
J’avais écrit, il a 6 ans, cette tribune reprise par plusieurs journaux. Je ne changerai pas un mot.
" En pleine crise financière, le dimanche est à nouveau sous la menace d’une réforme gouvernementale. Lorsque la bourse s’effondre, il nous faut, plus que jamais, faire monter d’autres valeurs. Dans une période tourmentée, nous devons voir loin et avoir des repères sur le sens de l’Homme. Nous rebondirons à force de travail, d’innovation et de justice et non en déstructurant un peu plus notre société.
Laissez le dimanche en paix !
Le dimanche est le fruit d’une longue tradition, le signe d’une société, un choix toujours moderne ! Il est un bien commun, un temps libre pour cultiver du lien.
Il ne faut pas briser cette marque de civilisation sans mesurer le sens de sa décision.
En deux non et trois oui voilà pourquoi casser le dimanche serait une faute économique, sociale et culturelle :
Non, il n’y a rien à gagner…
Le pouvoir d’achat consommable en 6 jours ne sera pas supérieur si nous le divisons par 7.
Non, la liberté n’est pas un privilège…
La majorité des salariés concernés ne choisira pas et n’acceptera que par peur de tout perdre.
Oui, il y a d’autres valeurs que l’argent !
Courir, marcher, lire, écouter, créer, jouer, éduquer, méditer, c’est aussi le sel de la vie.
Oui, pouvoir être ensemble a du prix !
Pour partager un repas, une partie de foot, un rendez-vous amoureux, familial, festif.
Oui une respiration commune est l’oxygène d’un pays !
L’esprit du temps appelle à plus de fraternité, de créativité, le dimanche ne se solde pas. "
La première vise pour l'essentiel à réviser le zonage des secteurs touristiques. Il s'agit ici d'arbitrer entre le bénéfice économique attendu par la captation d'une nouvelle valeur ajoutée et le respect de la règle commune.
La seconde proposition consiste à ajouter sept dimanches supplémentaires d'ouverture commerciale. Il n'y a pas de bénéfice économique attendu (l’achat du dimanche ne sera pas réalisé dans la semaine). L'arbitrage, dans ce deuxième cas, est entre deux styles de vie.
Dit autrement, en dehors des zones touristiques, la libéralisation du travail dominical détruit du lien sans créer de bien.
Les arguments avancés par les promoteurs d'une telle déréglementation sont constants comme le sont les réponses des socialistes qui résistent sur cet enjeu sociétal.
Une atteinte à la modernité
L'idée d'un jour commun vient de loin dans notre civilisation, elle demeure une idée résolument moderne. Défendu avec force par des courants de pensée divers unis par une certaine vision de l'humanité, ce choix de société trouve des arguments renouvelés dans la vie contemporaine : respect d'une "biodiversité" économique par l'équilibre entre les différents types de commerce, recherche de temps communs face à un individualisme sans limites, aspiration à donner un sens et du goût à nos vies par le lien aux autres, à la nature et la culture.
Une contrainte collective
La liberté des uns aurait pour conséquence la contrainte de presque tous.
Il en va ainsi du "libre choix" des collectivités. Comment un territoire communal ou intercommunal pourrait-il résister aux pressions conséquentes à l'évasion commerciale générée par une décision plus libérale de ses voisins ? (la sagesse de nos voisins allemands est à ce titre riche d'enseignement).
Il en va de même pour les salariés, nous savons que pour la grande majorité, le temps choisi est un luxe rare. C'est une mauvaise réponse à la précarité car les emplois créés se traduiront de façon insidieuse par des disparitions équivalentes liées à la fragilisation d'autres secteurs économiques. Globalement, ce déplacement d'emploi à somme nulle ne favorisera pas la qualité de vie et la justice dans le monde salarié.
Le fait que 30% des français travaillent déjà au moins une fois par an le dimanche est un argument étonnant : ceux qui ont une obligation de service, des médecins aux éleveurs, s'organisent en effet pour alléger cette contrainte.
Dernière contrainte collective, l’ouverture un dimanche par mois en moyenne suscitera la mobilisation supplémentaire des services publics de mobilité ou de sécurité. Par ailleurs, des nuisances d'environnement indirectes impacteront l'ensemble de la population.
Une bataille culturelle
L'emploi est notre priorité et la santé de notre économie en est la condition sine qua non. Dans des périodes autrement plus dures qu'aujourd'hui (des pouvoirs d'achat inférieurs et un temps de travail salarié et domestique plus élevé) personne n'a remis en cause un accord dominical reposant sur le bon sens : la règle commune n'est pas adversaire d'une saine économie, elle crée au contraire les conditions de son épanouissement.
Je suis pour ma part profondément choqué de voir les promotions et les parkings pleins les jours de fêtes patriotiques. La mémoire nationale mérite mieux et je regrette que le rapport Bailly, c’est une de ses faiblesses, n'aborde pas cette dérive insidieuse qui ajoute d’ores et déjà des jours fériés aux cinq ouvertures dominicales autorisées.
Mettre en cause un consensus social pour l'intérêt de certaines entreprises et la liberté de certains consommateurs, c'est oublier que l'esprit républicain s’incarne non seulement dans les principes de majorité mais aussi dans l'idéal commun.
Renforcer le dimanche dans sa fonction de hiérarchie symbolique (nous sommes plus que des producteurs et des consommateurs) et dans l'exercice de la fraternité doit être, à contrario, la vocation de la gauche.
Lorsqu’un arbre ne produit pas assez de fruit, il est souvent utile de l'élaguer ou encore d'apporter une fumure à ses racines. Il est toujours contre-productif de fragiliser son tronc.
J’avais écrit, il a 6 ans, cette tribune reprise par plusieurs journaux. Je ne changerai pas un mot.
" En pleine crise financière, le dimanche est à nouveau sous la menace d’une réforme gouvernementale. Lorsque la bourse s’effondre, il nous faut, plus que jamais, faire monter d’autres valeurs. Dans une période tourmentée, nous devons voir loin et avoir des repères sur le sens de l’Homme. Nous rebondirons à force de travail, d’innovation et de justice et non en déstructurant un peu plus notre société.
Laissez le dimanche en paix !
Le dimanche est le fruit d’une longue tradition, le signe d’une société, un choix toujours moderne ! Il est un bien commun, un temps libre pour cultiver du lien.
Il ne faut pas briser cette marque de civilisation sans mesurer le sens de sa décision.
En deux non et trois oui voilà pourquoi casser le dimanche serait une faute économique, sociale et culturelle :
Non, il n’y a rien à gagner…
Le pouvoir d’achat consommable en 6 jours ne sera pas supérieur si nous le divisons par 7.
Non, la liberté n’est pas un privilège…
La majorité des salariés concernés ne choisira pas et n’acceptera que par peur de tout perdre.
Oui, il y a d’autres valeurs que l’argent !
Courir, marcher, lire, écouter, créer, jouer, éduquer, méditer, c’est aussi le sel de la vie.
Oui, pouvoir être ensemble a du prix !
Pour partager un repas, une partie de foot, un rendez-vous amoureux, familial, festif.
Oui une respiration commune est l’oxygène d’un pays !
L’esprit du temps appelle à plus de fraternité, de créativité, le dimanche ne se solde pas. "