Dominique Potier
Député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle
Audrey Bardot, suppléante






 
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La santé à l'école

La santé à l'école
Le 18 septembre dernier, Martine Huot-Marchand a été auditionnée par le groupe d’étude Santé à l’école de l'Assemblée nationale, présidé par Martine Pinville.
Elle a abordé ce sujet sous plusieurs angles.


Les acteurs de santé à l’école

En premier lieu, et dans l’idéal, c’est le service de protection maternelle et infantile (PMI, mission du conseil général) qui est concerné. Le relais est ensuite passé à la santé scolaire (service de promotion de la santé des élèves, qui relève de l’Education nationale) qui prend en charge la santé de l’élève de la grande section de maternelle jusqu’au lycée.

Les bilans en écoles maternelles (moyenne section) font partie du quotidien des équipes de PMI et sont particulièrement essentiels puisque la scolarité débute et que l’enfant doit pouvoir entrer dans les apprentissages avec tout son potentiel.

Deux types de bilan sont réalisés en fonction des moyens et des priorités, mais en gardant l’idée du dialogue
  • avec l’enfant et ses parents lors des bilans complets (avec examen clinique de l’enfant),
  • avec l’enfant seul lors des bilans partiels (vision, audition, langage, motricité globale et fine), sans bilan somatique.

Les orientations actuelles sont de privilégier les écoles des quartiers les plus en difficulté afin de proposer un bilan complet aux enfants les plus vulnérables.
La présence des parents crée les conditions d’un échange fructueux pour ce qui concerne la santé globale de l’enfant (antécédents, environnement, conditions de vie, préoccupations des parents, symptômes qui les inquiètent) en cas de problème dépisté ou pour passer des messages de prévention.

A l’issue de ce point santé, il est possible de proposer aux parents et à l’enfant le soutien de la puéricultrice de PMI ou de revoir l’enfant en consultation au centre.
Un lien avec les enseignants est systématique, dans le respect de la déontologie, avec comme objectif de proposer un regard positif lorsque ce n’est pas le cas, de mettre en avant les compétences de l’enfant ou, parfois, de médiatiser des relations avec l’école vécues comme difficiles par les parents.

L’équipe médicale au sein de l’école a un rôle à jouer auprès de la personne enfant si une difficulté empêche sa capacité à apprendre et à savoir, en lien avec l’ensemble du réseau susceptible de l’aider, dont les parents bien entendu.
Elle est aussi là pour écouter et soutenir l’enfant quand il a des soucis et en parle, lorsqu’il exprime une souffrance, en cas de problème de santé particulier.

Lors du bilan de santé, l’enfant se confie volontiers au professionnel, avec spontanéité et authenticité. L’adulte, ému parfois, ne peut que prêter attention à ce qu’il exprime. Françoise Dolto disait volontiers que « tout était langage » chez l’enfant. Ce postulat s’intègre de façon évidente au concept de santé globale en offrant la possibilité d’entendre largement, du corps aux paroles, des petites préoccupations des enfants aux plus grands désarrois, parfois une révélation plus grave.

Des écoles en santé

L’école est le lieu des apprentissages de la vie sociale. Les enfants y affrontent l’autre, expérimentent la solidarité, l’amitié, mais l’école peut être un monde « dur » : les espaces scolaires ne favorisent pas toujours les relations sereines entre les enfants. Les bâtiments sonores, les grands couloirs, les bruits constants, les cris, l’effet groupe, le temps passé en classe peuvent être à l’origine de tensions, de fatigue, parfois d’agressivité.

La violence à l’école exprime toujours quelque chose ; d’une souffrance sous-jacente à une pathologie avérée. D’où certains échanges nécessaires entre l’équipe enseignante et l’équipe médicale, et certaines interventions auprès de parents, individuellement ou collectivement.

Concernant ces interactions violentes, j’ai le sentiment que dans les écoles calmes, les classes paisibles, outre le respect des rythmes, c’est le comportement des enseignants qui a été déterminant. Les documents concernant la pouponnière de Loczy, les écoles Freinet ou Montessori prouvent à l’évidence que l’éducation au respect de l’autre est efficace. Il en est de même concernant l’application par tous de règles de communication basées sur la parole, de petits outils d’hygiène relationnelle avec comme support la négociation. Les enseignants qui ont bénéficié de formations concernant la communication en milieu scolaire en témoignent de façon très enthousiaste.

Ecole et équipe médicale en cas de handicap ou maladie chronique

L’intégration des enfants porteurs de handicap à l’école est une grande préoccupation. Les textes rappellent que : « l’accueil d’un enfant handicapé dans une école ne doit plus être une exception, mais devenir une évidence ».

Je participe régulièrement à des réunions dans des écoles maternelles. Les enseignants sont de plus en plus ouverts à l’accueil d’enfants différents. Il est parfois émouvant de constater combien la présence d’un enfant handicapé peut être enrichissante, pour le groupe classe comme pour chacun, professionnel, enfant.

Mais la réussite de l’intégration dépend :
  • du soutien apporté aux enseignants et aux aides maternelles, d’où l’importance de réunions régulières avec les acteurs de santé pour épauler, évaluer leurs besoins et tenter d’y répondre,
  • d’aides spécifiques (auxiliaire de vie scolaire, par exemple) ou d’éventuelles prises en charge à l’école de l’enfant en fonction de son handicap ou de sa maladie,
  • de l’accompagnement des autres enfants, (parfois de leurs parents) avec des explications claires, simples, précises et une mise en jeu prudente de la solidarité.
.
Sinon, il peut y avoir souffrance de tous et usure des professionnels, ce qui arrive quelquefois dans le cadre de pathologies mentales associées à des troubles du comportement.

Bilans à l’école et santé publique

Grâce à la presque exhaustivité des bilans de quatre ans en école maternelle du département (90 %), il est possible d’évaluer l’état de santé de cette tranche d’âge, de faire des diagnostics, de mettre en place des actions particulières.

L’étude épidémiologique proprement dite des bilans de santé de 4 ans met en évidence un pourcentage important de retards et de troubles du langage au sein des quartiers les plus défavorisés ; de troubles associés (sensoriels, psychoaffectifs) et de pathologies somatiques liées à un contexte de carences (caries dentaires, problème de surpoids…) ; d’enfants sans nouvelles par rapport aux orientations prise à l’issue du bilan.

Cet état des lieux peut se partager avec tous les partenaires du secteur concerné et donner lieu à des actions spécifiques avec, dans certains cas, des financements de la Politique de la Ville, comme, par exemple, à Vandoeuvre et à Laxou, où une formation d’aide à la production du langage chez l’enfant par l’université en science du langage a été proposée à l’ensemble des professionnels en amont de l’école (PMI, structures et lieux d’accueil, associations…) et les ATSEM.

Pour tous les professionnels, il s’agit de mieux travailler ensemble, afin de prévenir, soutenir, prendre soin, soigner dans le respect et avec les familles, de s’engager vis-à-vis d’une population d’enfants fragilisés, en se gardant absolument de prédire ce que sera leur avenir. C’est en y croyant d’abord nous-mêmes qu’ils pourront développer leur potentiel et asseoir leur résilience.

L'école promotrice de santé, mission de l'institution scolaire

Cette mission doit faire face à des défis nouveaux, donc davantage s’ouvrir vers l’extérieur. Il s’agit de contribuer à la mise en œuvre de projets de prévention et de promotion de la santé dans le cadre de l'école, dans une perspective d'action communautaire incluant les familles, les citoyens, le quartier, la commune, avec l’aide de partenaires extérieurs, spécialistes de la santé ou non.

La santé et le bien être à l’école de nos enfants est un enjeu de taille, et c’est l’affaire de tous, notamment pour lutter contre les inégalités sociales de santé.
 
 
 
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