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Depuis 3 ans, nous sommes à nouveau devenus symboliquement les "héritiers" des terres brûlées de 1914. Un peu partout, c'est le pays d'en bas, celui des villages et des familles qui s'est emparé de la Grande Guerre et a redonné ses couleurs à notre mémoire nationale. Chemins pédagogiques, monuments restaurés, citoyens mobilisés ! 
Alors que la disparition du dernier témoin vivant aurait pu être une clôture historique, le Centenaire a au contraire ressuscité une civilisation rurale, celle de la paysannerie, de l'angélus et du rythme des chevaux. Une France à la fois marquée par l'horizon des colonies et le cadastre communal. 
 
Autant que cet attachement à une géographie exotique, il me semble qu'une histoire plus intime s'est jouée dans le coeur des Français. Au-delà même du désastre humain, la quête sensible de notre identité, de notre filiation avec ces hommes qui ont dessiné nos frontières. La grande histoire est faite d'une multitude de vies uniques engagées vers un commun tragique. 
 
On donne un nom comme on donne la vie. Les récits singuliers collectés avec patience et passion rendent visibles l'humanité des héros de nos villes et villages. Et par la même nous pouvons être fiers de redonner un peu de son âme à notre grand pays. 
 
Parmi une dizaine d'initiatives bénévoles, un recueil de récits de vies a été réalisé à Vaudigny pour les communes d'Affracourt, Bralleville, Germonville, Jevoncourt, Vaudeville et Xirocourt . À voir aujourd'hui à Colombey-les-Belles l'exposition sur l'engagement  américain en 1917 avec la naissance des premiers terrains d'aviation qui ont laissé leur trace dans nos paysages.