« Il faut un vrai retour à la planification de l'État et redonner de la force à la loi », plaide le député de Toul, Dominique Potier (Nouvelle Gauche). Depuis son arrivée à l'Assemblée nationale en 2012, ce chrétien de gauche de 54 ans a dû prendre du recul sur son exploitation lorraine -en Gaec- pour se consacrer à son activité parlementaire. Il a fait de l'accaparement des terres et de la souveraineté foncière et alimentaire son premier combat.
Proche du ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, il est aujourd'hui fervent défenseur du slogan « des fermes plutôt que des firmes ». « Le sol est un bien commun, il ne peut pas être monopolisé », explique-t-il dans sa croisade contre la vente des terres agricoles à des fonds étrangers. « C'est la même chose que lorsque l'on cède un aéroport ou un port, j'en souffre ! » Il rendra avant l'été un rapport sur la protection et le partage du foncier dans le pays. Un document qui vient compléter les conclusions de l'atelier 11 qu'il a présidé dans le cadre des derniers états généraux de l'alimentation et qu'il entend bien utiliser pour peser sur la prochaine loi foncière du gouvernement : « Macron a un coup à jouer sur ce dossier […] l'enseignement agricole se porte bien en France mais les paysans ont de plus en plus de mal à trouver des terres pour exercer leur métier. Il faut que cela change et ce sont les meilleurs qui doivent gagner cette bataille du foncier, pas les plus riches ».