Dominique Potier
Député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle
Audrey Bardot, suppléante






 
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Paris
 
 
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Élevage : sortir de la crise par le haut

Élevage : sortir de la crise par le haut
La crise de l'élevage est profonde. Elle est le fruit de l'addition de causes structurelles, d'un contexte économique aggravant et dans notre région d'une sécheresse aiguë.
 
Mon investissement de longue durée sur les enjeux agricoles a été enrichi par le débat à l'Assemblée nationale du 22 juillet, la rencontre organisée par la Chambre d'Agriculture le 23 à Sexey les Bois et enfin ma participation à la cellule de crise de la Préfecture ce 31 juillet. Je salue également la combativité du Gouvernement sur les différents relais ouverts dans le Plan d'urgence pour l'élevage.
 
La sortie par le haut de cette crise passe par un débat politique sans démagogie sur la détresse des éleveurs. Elle doit associer - a minima - les mesures d'urgence annoncées par le Gouvernement et des réorientations pour éviter un cycle infernal pour notre économie rurale et notre souveraineté alimentaire.

Personne ne peut nier que nous payons aujourd'hui la casse des outils de régulation décidée en 2008. La Loi LME, au bénéfice de la grande distribution, et la fin des quotas laitiers, au profit de l'exportation, ont profondément fragilisé les équilibres socio-économiques de nos filières et de nos territoires. Je suis témoin depuis 3 ans des efforts de la majorité pour corriger autant que possible les effets de ces orientations libérales : médiation sur les prix dans la LAAF, rééquilibrage partiel des aides PAC vers l'élevage.
 
Force est de constater qu'il faut aller plus loin. Trois pistes de réflexions, sans épuiser le débat, peuvent être ouvertes en ce sens :
 
1- Quels types d'exploitations répondent le mieux à la triple performance économique, sociale et environnementale ? Quelles entreprises résistent le mieux par leur niveau de capitalisation et leur autonomie à la volatilité des prix mondiaux et au changement climatique ? Notre système d'aide et nos règles communes favorisent ils efficacement un modèle durable et vivable pour tous les agriculteurs et en l'occurrence les éleveurs ?
Cet examen objectif permettrait de relativiser le "modèle allemand" et la fuite en avant vers la concentration, le productivisme. Une agriculture low cost coûte en réalité très cher en impact sur l'emploi, la valeur ajoutée et l'environnement. Sur ce dernier point il faut rappeler que le "capital nature" est d'abord l'assurance-vie agronomique des producteurs. Si en matière de normes il faudra mieux séparer "le bon grain de l'ivraie", il convient de tenir bon face aux amalgames : dans cette crise l'agro-écologie n'est pas le problème mais, bel et bien, une partie de la solution.
 
2- La chaîne des valeurs ne pourra être mieux répartie entre les différents acteurs des filières lait et viande que si les consommateurs deviennent de vrais alliés d'une production de qualité. L'affichage « France » est une information utile mais insuffisante si elle ne garantit pas un mode de production, le respect du territoire et des travailleurs de la terre. A ce sujet, nous sommes fiers d'avoir en ce sens des politiques d'achat 100% lorrain en produits animaux dans les cantines du Toulois  et de Moselle et Madon. Il faut revenir à la source : consacrer une part plus juste de son revenu à l'alimentation revient, en fait, à faire un choix culturel  entre l'essentiel et le superflu. Une alimentation de "toutes les qualités" est pour une société un investissement pour la santé publique et pour celle de la planète. Nous savons aujourd'hui que cet investissement peut être largement couvert par une politique de lutte contre le gaspillage alimentaire.
 
3- L'agriculture française est appelée à une double cohérence : solidarité interne et régulations internationales. L'appel à la solidarité, ô combien justifié, ne sera durable que si le libéralisme dénoncé dans l'agroalimentaire et la distribution est combattue à l'intérieur de la profession, au sein de l'Union Européenne et dans la mondialisation. La course à l'accaparement des terres comme la hausse du prix du foncier qui pèse lourdement sur les coûts de production et pénalise le renouvellement des générations sont le signe de logiques libérales rompant insidieusement avec le pacte coopératif agricole. Même phénomène pour nos relations commerciales où nous devons éviter toute schizophrénie. C'est bien l'harmonisation par le haut des règles européennes autrement dit "mieux d'Europe" dont nous avons besoin pour trouver un équilibre entre la légitime défense de notre marché intérieur d'une part et de l'autre notre part dans l'exportation.
 
L'agriculture n'est pas une marchandise comme les autres et la volatilité des cours amplifiée par les phénomènes spéculatifs sont les grands adversaires des producteurs au long cours. La réflexion sur des politiques contracycliques et la maitrise des volumes est incontournable mais dès aujourd'hui la crise actuelle est une alerte rouge sur les risques contenus en l'état dans le projet  de traité transatlantique.
 
Au sud, le drame des migrants en Méditerranée nous invite au Sud à envisager l'Afrique non pas comme un simple marché mais sa paysannerie comme notre partenaire pour la paix du monde.
 
En somme, ici comme ailleurs, l'économie réelle dans l'agriculture comme la sécurité alimentaire exige, à contre courants des lignes actuelles, de vraies régulations.
 

Parmi les nombreux outils à actionner deux devraient retenir notre attention à court et moyen  terme : un assainissement de la fiscalité agricole et la préparation dès aujourd'hui d'une PAC 2020 plus juste. 
 
 
Retrouvez mes autres contributions sur ce sujet :

Préambule à mon rapport de mission "Pesticides et agro-écologie : les champs du possible"
Spéculation sur les marchés agricoles : le changement c'est aujourd'hui !
Tribune - "Foncier agricole : retrouver la boussole"

 
 
 
 
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