Dominique Potier
Député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle
Audrey Bardot, suppléante






 
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Jeudi 14 novembre

Edito du Monde : ''Racisme contre Taubira : ne jamais rien laisser passer''

Editorial du quotidien Le Monde, paru le jeudi 14 novembre 2013


D'un mal peut sortir un bien. En consacrant sa dernière couverture à la ministre de la justice, affublée de ce titre prétendument satirique : "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane", l'hebdomadaire d'extrême droite Minute a réussi à susciter une indignation générale, ou presque, contre la banalisation des propos ou injures racistes.

Mardi 12 novembre, le premier ministre a "condamné avec la dernière énergie les attaques racistes, insupportables et scandaleuses", et réitéré, "plus que jamais", son soutien à la garde des sceaux. Dans la soirée, Jean-Marc Ayrault a donc logiquement décidé de saisir le procureur de la République de Paris de ce fait "susceptible de constituer l'infraction d'injure publique à caractère racial". Au risque de l'emballement, le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, avait auparavant déclaré que le gouvernement étudiait "les moyens d'agir contre la diffusion" du journal.

Quelques bons esprits jugeront sans doute qu'il ne fallait pas répondre à la provocation d'une feuille de choux nauséabonde et lui assurer une telle publicité. D'autres, obsédés par une opposition systématique contre un gouvernement très affaibli, mettront en garde contre l'"instrumentalisation" de cette affaire.

Les uns et les autres auront tort. Gravement tort. Car chacun a pu constater, depuis des semaines, des mois même, que Christiane Taubira est devenue la cible systématique d'injures à caractère raciste, allusives, quand elles ne sont pas explicites. Le 25 octobre, elle était huée à Angers par des enfants de militants de la Manif pour tous aux cris de : "C'est pour qui la banane ? C'est pour la guenon !" Dans les Ardennes, une candidate du Front national (suspendue depuis par ce parti) disait "préférer voir dans les arbres plutôt qu'au gouvernement".

Inutile de prolonger le florilège. Il est abject. Et il démontre que l'expression d'un racisme pur et dur, biologique, racialisé et assorti de références animalières, loin d'avoir disparu, s'est au contraire banalisé. Il est le fait d'une extrême droite qui en a toujours fait son détestable fonds de commerce. Mais le silence ou l'embarras perceptibles à droite, et jusque tout récemment à gauche, le démontrent : peu à peu, des digues se sont rompues, des tabous ont été levés, des inhibitions ont disparu, et le procès incessant contre la "bien-pensance" et le "politiquement correct" a réveillé de vieux et détestables réflexes, autant qu'il a tétanisé les défenseurs des valeurs essentielles de la République.

Christiane Taubira le disait récemment : ce racisme de moins en moins honteux, de plus en plus affiché, est "une attaque au cœur de la République". Contre cette attaque, il n'y a pas d'autre riposte qu'une dénonciation systématique des idées et des propos racistes. Pas d'autre riposte, à chaque fois que c'est possible et pénalement justifié, que la poursuite de leurs auteurs devant les tribunaux. Pas d'autre riposte que l'effort inlassable d'éducation des enfants et des jeunes. Pas d'autre réponse que le rappel intransigeant des principes d'égalité et de fraternité, qui sont le fondement du pacte social et républicain.
 
 
 
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