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Edito de la Gauche durable : Leçons des colères bretonnes
Samedi à Quimper, il y avait du monde. Des salariés licenciés, de Gad et de Marine Harvest, d’autres sous la menace de licenciements massifs, de chez Doux et Tilly Sabco. Des artisans et des commerçants inquiets pour leurs avenirs dans des communes sinistrées. Des agriculteurs pris à la gorge par la grande distribution. Des hommes et des femmes venus exprimer leur réelle solidarité face à un brutal déclassement collectif.
Mais il y avait aussi des agriculteurs du Morbihan responsables de la fermeture de Gad, des patrons d’abattoirs qui préfèrent s’entretuer plutôt que de sauver les emplois, des patrons payant l’ISF arborant fièrement leurs bonnets rouges, des responsables du MEDEF, des militants du NPA, du Front national… guidés par des responsables UMP de Bretagne à la mémoire courte et au sens de la responsabilité bien ténu.
Ne nous trompons pas, au-delà de données statistiques générales trompeuses, la Bretagne souffre. Dans le Finistère, 20% des emplois industriels risquent de disparaître – des emplois peu qualifiés, avec un taux d’illettrisme élevé parmi celles et ceux qui les occupent.
Cette souffrance est avant tout le résultat de choix économiques catastrophiques faits par des chefs d’entreprises aveugles aux évolutions du monde et sourds aux invitations répétées à inventer un nouveau modèle breton, plus soucieux des femmes et des hommes comme de l’environnement.
Quelles leçons tirer, face à une coalition de mécontentements multiformes et, de fait, souvent contradictoire ? L’écotaxe, issue du Grenelle de l’environnement, idée partagée et utile, est suspendue. Soit. Pas encore en vigueur, et donc nullement coupable de la crise bretonne, elle était devenue un symbole et sa suspension était devenu un préalable à un retour de tous les acteurs autour de la table, pour parler enfin de l’avenir de la Bretagne. A condition de préciser ses objectifs, de mieux l’expliquer, d’améliorer ses modalités (établies par la droite !), elle mérite un meilleur sort.
La Bretagne appelle l’Union européenne à changer. L’idée européenne a été si fortement soutenue en Bretagne ! Elle est en train de disparaître des cœurs. Et ce qui disparaît des cœurs peut tout simplement disparaître. C’est la menace qui pèse, partout, sur l’avenir de l’Union. Le contournement de la directive « détachement » par l’Allemagne crée les conditions d’une concurrence déloyale entre les deux pays, et produit un combustible hautement inflammable contre le projet européen. Si rien ne change, dès le sommet européen de décembre, la lame de fond sera terrible.
La Bretagne appelle le Gouvernement au secours, pour l’agriculture, l’agroalimentaire, et l’aménagement du territoire. Le Gouvernement et la majorité doivent écouter, expliquer, agir. Le plan pour la Bretagne devra apporter les éléments de rebonds nécessaires et les politiques publiques utiles pour redonner confiance en l’avenir et inventer un nouveau modèle de développement pour la Bretagne. Il est urgent d’inventer une nouvelle génération de contrats entre l’Etat et des régions, que la loi de décentralisation doit fermement renforcer. Là aussi, « choc d’égalité » (entre les territoires) et « choc de compétitivité » (pour l’emploi) doivent aller de pair. A défaut, la colère bretonne aura demain d’autres visages, ailleurs et pour longtemps.
Mais il y avait aussi des agriculteurs du Morbihan responsables de la fermeture de Gad, des patrons d’abattoirs qui préfèrent s’entretuer plutôt que de sauver les emplois, des patrons payant l’ISF arborant fièrement leurs bonnets rouges, des responsables du MEDEF, des militants du NPA, du Front national… guidés par des responsables UMP de Bretagne à la mémoire courte et au sens de la responsabilité bien ténu.
Ne nous trompons pas, au-delà de données statistiques générales trompeuses, la Bretagne souffre. Dans le Finistère, 20% des emplois industriels risquent de disparaître – des emplois peu qualifiés, avec un taux d’illettrisme élevé parmi celles et ceux qui les occupent.
Cette souffrance est avant tout le résultat de choix économiques catastrophiques faits par des chefs d’entreprises aveugles aux évolutions du monde et sourds aux invitations répétées à inventer un nouveau modèle breton, plus soucieux des femmes et des hommes comme de l’environnement.
Quelles leçons tirer, face à une coalition de mécontentements multiformes et, de fait, souvent contradictoire ? L’écotaxe, issue du Grenelle de l’environnement, idée partagée et utile, est suspendue. Soit. Pas encore en vigueur, et donc nullement coupable de la crise bretonne, elle était devenue un symbole et sa suspension était devenu un préalable à un retour de tous les acteurs autour de la table, pour parler enfin de l’avenir de la Bretagne. A condition de préciser ses objectifs, de mieux l’expliquer, d’améliorer ses modalités (établies par la droite !), elle mérite un meilleur sort.
La Bretagne appelle l’Union européenne à changer. L’idée européenne a été si fortement soutenue en Bretagne ! Elle est en train de disparaître des cœurs. Et ce qui disparaît des cœurs peut tout simplement disparaître. C’est la menace qui pèse, partout, sur l’avenir de l’Union. Le contournement de la directive « détachement » par l’Allemagne crée les conditions d’une concurrence déloyale entre les deux pays, et produit un combustible hautement inflammable contre le projet européen. Si rien ne change, dès le sommet européen de décembre, la lame de fond sera terrible.
La Bretagne appelle le Gouvernement au secours, pour l’agriculture, l’agroalimentaire, et l’aménagement du territoire. Le Gouvernement et la majorité doivent écouter, expliquer, agir. Le plan pour la Bretagne devra apporter les éléments de rebonds nécessaires et les politiques publiques utiles pour redonner confiance en l’avenir et inventer un nouveau modèle de développement pour la Bretagne. Il est urgent d’inventer une nouvelle génération de contrats entre l’Etat et des régions, que la loi de décentralisation doit fermement renforcer. Là aussi, « choc d’égalité » (entre les territoires) et « choc de compétitivité » (pour l’emploi) doivent aller de pair. A défaut, la colère bretonne aura demain d’autres visages, ailleurs et pour longtemps.