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Lundi 1er novembre 2021
COP26 : un pacte de justice environnementale et sociale
Soyons clairs : la transition c'est à 70% une question de justice et à 30% de technologie et pas l'inverse ! COP26 à Glasgow : pas de transition pour sauver 1,5°C sans un nouvel humanisme. Retrouvez ma tribune dans Libération.
En ce premier jour de la COP26 retrouvez la tribune que je signe avec le groupe des Députés Socialistes et apparentés dans Libération, pour un pacte de justice environnementale et sociale en 3 mesures :
Consultez la tribune sur Libération :
L'Accord de Paris du 12 décembre 2015, fruit des négociations menées par le gouvernement français de l'époque, lie explicitement l'urgence climatique à la lutte pour l'élimination de la pauvreté, à l'impératif d'une transition juste et à la création d'emplois décents et de qualité.
Six ans plus tard, force est de constater que l'esprit de cet accord n'a pas été respecté. Non seulement, en l'état, les trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre risquent de faire passer la planète bien au-dessus de la limite haute de 2°C de réchauffement fixée par le traité mais, en ce qui concerne les objectifs sociaux de l'Accord, nous sommes très loin du compte.
En effet, que ce soit au niveau international ou national, la solidarité reste le parent pauvre des politiques climatiques.
Au niveau international, les pays riches n'ont pas honoré leur engagement d'allouer chaque année 100 milliards de dollars de financement pour la transition écologique dans les pays qui en auraient le plus besoin. Par ailleurs, malgré une forme de prise de conscience mondiale au moment de la première vague pandémique, rien n'a été fait pour mieux réguler le commerce international et favoriser des échanges plus équitables entre les peuples, respectueux de leur souveraineté, des biens communs écologiques mais aussi de la dignité du travail et du partage de la valeur au sein des filières économiques.
Au niveau national, le mouvement des « gilets jaunes » a démontré la nécessité de lier l'urgence climatique à l'urgence sociale. Pourtant, le pouvoir en place semble incapable de l'entendre. La fiscalité écologique pèse toujours de manière disproportionnée sur les ménages les moins aisés et les rares mesures permettant d'accélérer l'action climatique sont mises en oeuvre sans que soient prévues de véritables mesures d'accompagnement social ; alors qu'en parallèle les ménages les plus aisés sont avantagés et que les grandes entreprises bénéficient de toujours plus d'aides et d'allègements, sans la moindre contrepartie. Cette politique du laissez-faire, qui écarte de son champ de vision la question sociale, fragilise la transition écologique.
C'est pourquoi nous plaidons pour l'adoption, si possible dès la COP 26 à Glasgow, d'un Pacte de justice environnementale et sociale. Cette nouvelle initiative permettrait de compléter utilement le projet pour un Pacte mondial pour l'environnement lancé notamment par Laurent Fabius en 2017. Ce Pacte de justice comporterait trois mesures fortes, dont l'effectivité serait évaluée, pour chaque pays signataire, au plus tard deux ans après son adoption :
1) La reconnaissance d'un crime d'écocide. A l'échelle nationale, nous avions porté une proposition de loi visant à reconnaître, dans le droit français, un crime d'écocide comme une action tendant à causer directement des dommages étendus, irréversibles et irréparables à un écosystème. La majorité LREM et ses alliés l'ont rejetée. Il faut pourtant bouger sur ce sujet, au niveau national comme au niveau international, ne serait-ce que pour apporter une première réponse à l'injustice que représente la destruction d'écosystèmes qui, comme la forêt amazonienne, sont essentielles à notre survie collective. C'est pourquoi nous appelons le gouvernement français à porter ce sujet dans le cadre de la COP 26 tout en montrant l'exemple au niveau national en apportant son soutien à notre proposition de loi visant à reconnaitre un tel crime dans le droit pénal français. Car, de la même manière que la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères du 27 mars 2017 est devenue une référence internationale, la France peut encore une fois devenir une source d'inspiration.
2) La « règle d'or » d'une transition écologique juste. Si la règle d'or budgétaire désigne le respect de l'équilibre des finances publiques, cette nouvelle règle implique le respect d'un équilibre entre écologie et justice sociale. Elle permettrait de s'assurer qu'aucune nouvelle mesure écologique ne contribue à l'accroissement des inégalités. L'évaluation de l'effectivité de cette mesure reposerait sur la mesure de l'impact social des engagements pris par les différents pays dans le cadre de leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN).
3) L'utilisation des indicateurs de développement durable. Si plusieurs indicateurs de développement alternatifs à celui du PIB existent, ils demeurent relégués au second plan. Dans le cadre du Pacte, les pays signataires s'engageraient à intégrer à leur communication officielle ces nouveaux indicateurs de bien-être, prenant en compte des éléments comme la qualité de vie ou le développement durable. Car le progrès doit désormais renouer avec des dimensions plus qualitatives que quantitatives. Il lui faut considérer désormais d'abord le bien-être physique, psychique et social pour chacun et la pleine santé pour tous. Dans un monde fini, dans lequel en outre la croissance des biens matériels est depuis longtemps décorrélée de fait du bien-être collectif, nous devons requalifier la notion de développement et déterminer les objectifs que nous voulons poursuivre, le progrès social que nous entendons poursuivre, c'est-à-dire choisir les investissements publics et privés nécessaires pour satisfaire aux besoins sociaux essentiels des populations les plus démunies d'une part, et au respect des équilibres écologiques d'autre part. Le PIB ne rend nul compte de ces impératifs, ni ne permet de qualifier convenablement le niveau de développement.
A travers ces trois mesures que nous appelons le gouvernement français à porter dans le cadre des négociations internationales sur le climat, nous souhaitons renouer avec l'esprit de l'Accord de Paris ; cet esprit qui, il y a six ans, a placé la France au premier plan du combat mondial pour la justice environnementale et sociale.
Ce Pacte poserait les fondements nécessaires pour accélérer la transition vers un nouveau modèle de développement, conciliant les impératifs de protection de l'environnement et de justice sociale, prenant à la fois soin de l'humain et de la nature.
Dominique Potier, avec Marie-Noëlle Battistel, Chantal Jourdan, Guillaume Garot, Gérard Leseul, Philippe Naillet, Joël Aviragnet, Gisèle Biémouret, Jean-Louis Bricout, Alain David, Laurence Dumont, Lamia El Aaraje, Olivier Faure, David Habib, Christian Hutin, Régis Juanico, Marietta Karamanli, Jérôme Lambert, Josette Manin, Christine Pires Beaune, Valérie Rabault, Claudia Rouaux, Isabelle Santiago, Hervé Saulignac, Sylvie Tolmont, Cécile Untermaier, Hélène Vainqueur-Christophe, Boris Vallaud, Michèle Victory, députés Socialistes et apparentés
En ce premier jour de la COP26 retrouvez la tribune que je signe avec le groupe des Députés Socialistes et apparentés dans Libération, pour un pacte de justice environnementale et sociale en 3 mesures :
- La reconnaissance d'un crime d'écocide,
- L'instauration d'une règle d'or pour le respect d'un équilibre entre écologie et justice sociale,
- L'utilisation d'indicateurs de développement durable alternatifs au PIB.
Consultez la tribune sur Libération :
L'Accord de Paris du 12 décembre 2015, fruit des négociations menées par le gouvernement français de l'époque, lie explicitement l'urgence climatique à la lutte pour l'élimination de la pauvreté, à l'impératif d'une transition juste et à la création d'emplois décents et de qualité.
Six ans plus tard, force est de constater que l'esprit de cet accord n'a pas été respecté. Non seulement, en l'état, les trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre risquent de faire passer la planète bien au-dessus de la limite haute de 2°C de réchauffement fixée par le traité mais, en ce qui concerne les objectifs sociaux de l'Accord, nous sommes très loin du compte.
En effet, que ce soit au niveau international ou national, la solidarité reste le parent pauvre des politiques climatiques.
Au niveau international, les pays riches n'ont pas honoré leur engagement d'allouer chaque année 100 milliards de dollars de financement pour la transition écologique dans les pays qui en auraient le plus besoin. Par ailleurs, malgré une forme de prise de conscience mondiale au moment de la première vague pandémique, rien n'a été fait pour mieux réguler le commerce international et favoriser des échanges plus équitables entre les peuples, respectueux de leur souveraineté, des biens communs écologiques mais aussi de la dignité du travail et du partage de la valeur au sein des filières économiques.
Au niveau national, le mouvement des « gilets jaunes » a démontré la nécessité de lier l'urgence climatique à l'urgence sociale. Pourtant, le pouvoir en place semble incapable de l'entendre. La fiscalité écologique pèse toujours de manière disproportionnée sur les ménages les moins aisés et les rares mesures permettant d'accélérer l'action climatique sont mises en oeuvre sans que soient prévues de véritables mesures d'accompagnement social ; alors qu'en parallèle les ménages les plus aisés sont avantagés et que les grandes entreprises bénéficient de toujours plus d'aides et d'allègements, sans la moindre contrepartie. Cette politique du laissez-faire, qui écarte de son champ de vision la question sociale, fragilise la transition écologique.
C'est pourquoi nous plaidons pour l'adoption, si possible dès la COP 26 à Glasgow, d'un Pacte de justice environnementale et sociale. Cette nouvelle initiative permettrait de compléter utilement le projet pour un Pacte mondial pour l'environnement lancé notamment par Laurent Fabius en 2017. Ce Pacte de justice comporterait trois mesures fortes, dont l'effectivité serait évaluée, pour chaque pays signataire, au plus tard deux ans après son adoption :
1) La reconnaissance d'un crime d'écocide. A l'échelle nationale, nous avions porté une proposition de loi visant à reconnaître, dans le droit français, un crime d'écocide comme une action tendant à causer directement des dommages étendus, irréversibles et irréparables à un écosystème. La majorité LREM et ses alliés l'ont rejetée. Il faut pourtant bouger sur ce sujet, au niveau national comme au niveau international, ne serait-ce que pour apporter une première réponse à l'injustice que représente la destruction d'écosystèmes qui, comme la forêt amazonienne, sont essentielles à notre survie collective. C'est pourquoi nous appelons le gouvernement français à porter ce sujet dans le cadre de la COP 26 tout en montrant l'exemple au niveau national en apportant son soutien à notre proposition de loi visant à reconnaitre un tel crime dans le droit pénal français. Car, de la même manière que la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères du 27 mars 2017 est devenue une référence internationale, la France peut encore une fois devenir une source d'inspiration.
2) La « règle d'or » d'une transition écologique juste. Si la règle d'or budgétaire désigne le respect de l'équilibre des finances publiques, cette nouvelle règle implique le respect d'un équilibre entre écologie et justice sociale. Elle permettrait de s'assurer qu'aucune nouvelle mesure écologique ne contribue à l'accroissement des inégalités. L'évaluation de l'effectivité de cette mesure reposerait sur la mesure de l'impact social des engagements pris par les différents pays dans le cadre de leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN).
3) L'utilisation des indicateurs de développement durable. Si plusieurs indicateurs de développement alternatifs à celui du PIB existent, ils demeurent relégués au second plan. Dans le cadre du Pacte, les pays signataires s'engageraient à intégrer à leur communication officielle ces nouveaux indicateurs de bien-être, prenant en compte des éléments comme la qualité de vie ou le développement durable. Car le progrès doit désormais renouer avec des dimensions plus qualitatives que quantitatives. Il lui faut considérer désormais d'abord le bien-être physique, psychique et social pour chacun et la pleine santé pour tous. Dans un monde fini, dans lequel en outre la croissance des biens matériels est depuis longtemps décorrélée de fait du bien-être collectif, nous devons requalifier la notion de développement et déterminer les objectifs que nous voulons poursuivre, le progrès social que nous entendons poursuivre, c'est-à-dire choisir les investissements publics et privés nécessaires pour satisfaire aux besoins sociaux essentiels des populations les plus démunies d'une part, et au respect des équilibres écologiques d'autre part. Le PIB ne rend nul compte de ces impératifs, ni ne permet de qualifier convenablement le niveau de développement.
A travers ces trois mesures que nous appelons le gouvernement français à porter dans le cadre des négociations internationales sur le climat, nous souhaitons renouer avec l'esprit de l'Accord de Paris ; cet esprit qui, il y a six ans, a placé la France au premier plan du combat mondial pour la justice environnementale et sociale.
Ce Pacte poserait les fondements nécessaires pour accélérer la transition vers un nouveau modèle de développement, conciliant les impératifs de protection de l'environnement et de justice sociale, prenant à la fois soin de l'humain et de la nature.
Dominique Potier, avec Marie-Noëlle Battistel, Chantal Jourdan, Guillaume Garot, Gérard Leseul, Philippe Naillet, Joël Aviragnet, Gisèle Biémouret, Jean-Louis Bricout, Alain David, Laurence Dumont, Lamia El Aaraje, Olivier Faure, David Habib, Christian Hutin, Régis Juanico, Marietta Karamanli, Jérôme Lambert, Josette Manin, Christine Pires Beaune, Valérie Rabault, Claudia Rouaux, Isabelle Santiago, Hervé Saulignac, Sylvie Tolmont, Cécile Untermaier, Hélène Vainqueur-Christophe, Boris Vallaud, Michèle Victory, députés Socialistes et apparentés