Dominique Potier
Député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle
Audrey Bardot, suppléante






 
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Paris
 
 
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Lundi 24 décembre 2018

Bonne année !

Bonne année !

Madame, Monsieur,

 

Être "sur les épaules d'un géant" : c'est le sentiment qui m'a traversé en écoutant le discours de Denis Mukwege lors de la remise du prix Nobel de la paix qui vient de lui être décerné. Ce gynécologue, qui a consacré sa vie à "réparer les femmes" victimes de violences sexuelles, parle du cobalt et du coltan contenu dans nos smartphones. Il évoque ces minerais stratégiques qui font de certaines régions d'Afrique, malgré leurs richesses, le théâtre d'un esclavage moderne et des crimes associés.

 

Prendre soin des victimes et lutter contre les sources de l'injustice... Denis Mukwege nous donne une leçon magistrale pour déchiffrer, en Europe, le temps présent.

 

Réparer le monde avant qu'il ne s'effondre, la démocratie avant qu'elle ne s'efface et la personne avant qu'elle ne se chosifie. J'ai l'intime conviction que tout se tient, que sauver notre humanité, – au sens à la fois de la dignité comme de la maison commune, participe d'un même mouvement.

 

Ce temps du fragile où les colères peuvent tout emporter est aussi celui où peut naître une capacité inédite à réparer la vie.

 

Le sentiment d'injustice est ce qui brise le plus profondément l'esprit de la démocratie. Il est la source d'humiliations qui nourrissent la violence sous toutes ses formes. C'est une des leçons du dialogue engagé avec les participants au mouvement social des "gilets jaunes". La perte d'enracinement dans une histoire et une géographie à taille humaine, la fiction d'un individualisme sans limite, une mondialisation sans foi ni loi, se révèlent partout en Occident comme la fabrique de "ces monstres qui jaillissent des mondes sans esprit".

 

Parmi les mutations auxquelles notre génération doit faire face, nous mesurons l'enjeu de repenser l'Etat-providence pour prendre en compte l'allongement de la durée de la vie ou encore le besoin d'un nouveau partage du travail lié à la révolution numérique. Mais celle de la transition écologique est sans commune mesure car elle nous oblige à poser des limites inédites à notre mode de développement et à nos styles de vie.

 

Pour traverser cette transition sans violence, démocratiquement, nous avons besoin d'un nouveau contrat social fondé sur le partage et l'effort. Ce contrat passe inéluctablement par une réduction des inégalités entre les nations comme en leur sein. La justice et l'écologie sont devenues un seul et même combat.

 

Comment accepter ces limites et ce nouveau partage sans une révolution spirituelle, au sens laïque du terme ? S'il nous faut combattre sans relâche l'appât du gain de quelques-uns dans ce qu'il a d'indécent et de prédateur, nous devons chacun sortir de l'état de servitude où la normalité marchande enferme nos vies. L'insatisfaction générée par les désirs mimétiques et jetables de notre modèle économique épuise la planète, réduit les êtres humains en esclavage et dévitalise notre société.

 

Le dépassement du mythe de la croissance dans ce qu'il a d'archaïque est déjà en germe dans la quête de sens qui habite la génération qui vient et dans la vie de tous ceux qui résistent à l'ère du vide. C'est un extraordinaire signe d'espérance !

Le combat européen du printemps prochain, qui est, à mon sens, indissociable de celui de la République, s'inscrit pleinement dans cette perspective.

 

Ma conviction profonde est que l'Europe doit devenir le cadre et le creuset d'un nouvel humanisme. Aux sources de notre culture commune, nous pouvons puiser cette vision de l'Homme qui est non seulement un sujet de droit, mais également une personne ne pouvant s'épanouir qu'avec et pour autrui en tenant compte du bien commun.

 

La fondation de l'Europe a permis la paix, la refonte de ses institutions doit permettre la survie écologique. C'est dans cet esprit que les nations peuvent vivre le passage d'une souveraineté solitaire à une souveraineté solidaire d'un monde en commun.

 

Les grands combats que nous portons en votre nom peuvent contribuer parmi d'autres à fonder un nouveau modèle européen : une puissance publique régulatrice et préventive, mais aussi une nouvelle éthique de l'entreprise qui se distingue du capitalisme d'Etat asiatique comme du néo-libéralisme anglo-saxon. C'est le sens, par exemple, de notre plaidoyer pour que le devoir de vigilance des multinationales devienne une directive européenne : il est effectif ce 1er janvier 2019 en France où désormais un juge peut être saisi pour sanctionner un écocide ou le travail des enfants. C'est le cas également de notre engagement pour la protection et le partage de la terre pensée comme un "bien commun": la mission parlementaire que nous avons conduite à ce sujet propose, outre une évolution du droit, un grand investissement de recherche européen sur le lien entre la santé des sols et la santé humaine.

 

Notre territoire est devenu un « laboratoire vivant » d'initiatives qui explorent la voie de ce nouvel humanisme. Elles ne vivent que par l'engagement extraordinaire des "gens d'ici" : de la lutte contre la pauvreté au réarmement économique du territoire, de l'écologie pratique à l'apprentissage civique. Dans le mandat que vous m'avez confié, ce sont tous ces héros anonymes qui m'ont porté lorsque, en 2018, j'ai pris la parole à l'Assemblée nationale, au Parlement européen ou à l'Organisation des Nations Unies.

 

Je pense aussi en cet instant au travail patient de Martine Huot-Marchand, députée suppléante, présente sur le terrain auprès des personnes les plus fragiles - migrants ou personnes en situation de handicap et sur l'autre rive de la Méditerranée pour la coopération en matière de protection infantile. Je veux également dire ma gratitude pour le travail hors du commun conduit au sein de l'équipe parlementaire par Jean-Jacques, Gaëlle et Marion.

 

En ce début d'année 2019, je veux saluer tous les citoyens de la 5e circonscription de Meurthe et Moselle, engagés pour "réparer" notre République : en premier lieu les soldats et forces de sécurité civile engagés au bout de la rue comme au bout du monde, mais aussi tous ceux qui incarnent l'esprit d'entreprise ou le service public, enfin les milliers d'élus locaux et de bénévoles associatifs qui donnent un visage humain à la promesse républicaine.

 

Le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme nous offre de redécouvrir le sens et la portée de son quatrième article, "Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude". Le 10 janvier prochain, Cynthia Fleury nous aidera à déchiffrer le monde qui vient et à tracer ce chemin étroit qui donne une chance à la vie et un sens à nos vies. "Sans le courage, écrit-elle, le peuple reste sans lieu".

Bonne année !




 
 
 
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