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" Sur ce plateau aujourd'hui, nous sommes à la croisée des territoires de Pont-à -Mousson et de Toul, mais nous sommes surtout à la croisée d'anniversaires sacrés.
Celui du Traité de l'Elysée qui prend un écho particulier sur la plus grande nécropole allemande, celle d'Andilly. Ce traité de l'Elysée, qui sous l'impulsion de Konrad Adenauer et de Charles de Gaulle, signa la réconciliation franco-allemande.
Mais également l'anniversaire de la mort de Robert Schuman célébré cette année. Le 4 septembre 1963 disparait Robert Schuman, ce père fondateur de l'Europe dont la mémoire intellectuelle et spirituelle peut encore nous inspirer aujourd'hui.
Nous sommes surtout à la veille de l'anniversaire de la Grande Guerre. En 1914, la France fera mémoire d'un autre monde, un monde marqué par la paysannerie, la catholicité. Une autre France, marquée à la fois par le cadastre communal et l'horizon des colonnies. Un monde marqué par l'angélus et le rythme des chevaux. Et à l'échelle de l'humanité, un siècle, c'est une seconde.
Nous ferons donc mémoire des gloires et des hontes de la France, de ses réussites et de ses échecs. Nous nous souviendrons surtout de ses capacités de résilience et de rebonds.
C'est entre 1920 et 1925 que 30 000 monuments aux morts seront érigés au travers des villes et villages de France en mémoire de ces jeunes hommes qui tombèrent pour beaucoup d'entre eux sur nos terres de Lorraine.

Nous nous souviendrons également que c'est en 1925 que la mémoire des tranchées inspira le Traité international qui interdit les gaz toxiques que nous appelons aujourd'hui "armes chimiques".
Nous ferons mémoire des dix millions de morts que ce conflit généra à l'échelle de la planète. Des 306 000 tombés de chaque côté des barbelés à Verdun et des centaines d'hommes du Lieutenant-Colonel Cadet tombés ici en septembre 1914. Ils avaient reçu un drapeau et à écouter, comme nous aujourd'hui, la Marseillaise. Et la chronique militaire dit que c'est à ce moment là que cette unité, la 73ème division d'infanterie devint un corps et un élan qui allait sacrifier sa vie pour tenir la place forte de Toul érigée en bordure de la Moselle après l'expérience tragique de 1870.
C’est une occasion unique de réfléchir à ce que sont les frontières, pas celles physiques des Nations qui aujourd’hui s’estompent, mais celles des valeurs. Celles qui font que Républicains et Démocrates, au-delà de leurs sensibilités, ont le devoir impérieux de s’unir face aux barbaries contemporaines. Le devoir impérieux qu’ont les Démocrates et les Républicains de ne jamais oublier qu’il y a dans notre République des lignes rouges à ne pas franchir.
Nous aurons l’occasion aussi en pensant à ce sacrifice tragique des nations européennes, à la place de l’individu aujourd’hui, à la force des vents de l’individualisme et du consumérisme, aux caprices du marché, à l’influence des marchands sur nos vies et nos destins. Nous nous rappellerons qu’il n’y a pas de monde commun sans justice, ni de justice sans effort partagé.
Je vous remercie."