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Dimanche 18 janvier 2015
« La mémoire est la sentinelle de l’esprit »
Dominique Potier participait ce dimanche à la commémoration solennelle du 70ème anniversaire de la libération des camps de concentration et d'extermination donnée à la synagogue de Nancy.
Discours de Raphaël Bartolt, Préfet de Meurthe et Moselle
C'est avec une émotion particulière que je suis parmi vous pour cette cérémonie de commémoration solennelle de la libération des camps de concentration que vous avez organisée et qui prend une résonance particulière avec les événements tragiques que notre pays vient de connaître.
Dimanche dernier, M. le Président, nous marchions dans les rues de Nancy côte à côte avec vous et les représentants des cultes catholiques, protestants et musulmans : nous étions 50 000. Près de 4 millions de nos compatriotes ont marché dans toute la France contre le chantage de la violence pour dire, dans le silence et le recueillement, notre détermination contre le terrorisme et l'antisémitisme.
La semaine dernière, des terroristes ont assassiné des journalistes parce qu'ils étaient libres, ont abattu des policiers parce qu'ils étaient des forces républicaines de sécurité, ont exécuté des citoyens parce qu'ils étaient juifs. Ces femmes, ces hommes sont tombés, victimes du devoir ou en raison de leurs origines ou de leurs fonctions. 17 de nos concitoyens, que l'ignorance et l'obscurantisme n'ont pas laissé vivre. Je veux redire aux familles et aux proches de toutes ces familles toute notre compassion.
Le but des auteurs de ces actes inqualifiables était d'abolir le sentiment de fraternité, pour que désormais, nous ne voyions aujourd'hui dans l'autre qu'un objet de méfiance, et demain un objet de haine. Le peuple de France a massivement démontré dans de magnifiques rassemblements qu'il était attaché aux valeurs que défend la France et qu'il dénonçait le terrorisme, l'intolérance, le racisme et l'antisémitisme.
Je sais que vous êtes aujourd'hui inquiets des événements passés mais aussi inquiets pour l'avenir de notre Vivre Ensemble. Le Président de la République et le Premier Ministre ont su dire les mots et Manuel Valls a rappelé fermement, dans son discours devant l'Assemblée Nationale, que la lutte contre l'antisémitisme est une priorité absolue.
Au-delà des mesures de sécurisation immédiates des lieux de cultes et des centres culturels juifs, il faut combattre toutes les formes d'antisémitisme qui sont le symptôme d'une crise de la démocratie. Le Gouvernement va apporter la plus forte des réponses au terrorisme, la fermeté implacable dans le respect de ce que nous sommes, un Etat de droit.
Les événements de ces derniers jours nous obligent. La République doit se faire respecter dans tous ses principes et notamment celui de la laïcité qui reconnaît toutes les religions et la liberté religieuse et qui doit leur garantir les moyens de l'exercer pleinement.
Après le temps du sang, des larmes et de l'émotion s'ouvre le temps de l'action. Tous les responsables de notre pays sont appelés à leurs responsabilités nationales ou locales et les citoyens à la mobilisation. Ce combat doit être conduit sans haine et dans le respect des valeurs de la démocratie. Son action s'inscrit dans le cadre d'un Etat de droit qui garantit et protège chacun dans ses diversités. Notre pays ne découvre pas cette notion de sécurité globale qui fait la jonction entre la défense nationale et la sécurité intérieure. Le livre blanc de 2008 et celui de 2013 en faisaient l'une de leur ligne de force.
Depuis 2000 existe un efficace fichier des empreintes génétiques ; depuis 2009 le passeport biométrique dans tout l'espace européen et depuis 2012 une carte visa biométrique, en septembre de cette année la plateforme PNR permettant de contrôler les passagers aériens sera en fonction.
En effet, cette interpellation ne doit pas se limiter à la France mais à l'ensemble des pays Européens qui doivent, eux aussi, se mettre dans les conditions de mener une action déterminée de sécurité, de protection des populations, des frontières et des infrastructures essentielles.
Les attentats que nous venons de subir doivent nous amener à trouver des solutions de fond, des solutions durables et non pas éphémères et précipitées. La mobilisation doit être aussi générale pour renforcer la lutte contre le cyber djihadisme. Nul angélisme et nul complaisance à l'égard de ceux qui pratiquent les raccourcis et les amalgames. Il faut dénoncer, récuser, le terrorisme, l'intolérance, l'antisémitisme, le racisme qui se répand à travers ces nouvelles voies de communication mondiale. Le Gouvernement y est décidé. Il faut bien entendu trouver les voies et moyens à la fois de préserver la liberté d'expression et protéger notre société de ce danger sans visage.
La législation française, depuis novembre dernier, permet de bloquer des sites djihadistes et incriminer leur fréquentation assidue : c'est un enjeu de sécurité majeur car qui ne voit que depuis quelques années seulement, le web est devenu l'arme idéale pour les terroristes et les islamistes radicalisés, qui diffusent leur propagande, recrutent des adeptes et préparent des attentats.
La ministre de l'Éducation nationale, a reconnu que la question de l'autorité à l'école se pose. L'école doit être plus que jamais le lieu de transmission du savoir et des valeurs. Des initiatives fortes seront prises en cette matière.
En tant que représentant de l'État dans ce département, il m'appartient de faire veiller strictement l'ordre républicain et de protéger tous les lieux de culte.
Cette lutte contre le racisme et l'antisémitisme doit faire écho au cycle commémoratif qui débute en ce début 2015 et qui va porter sur les célébrations du 70ème anniversaire de l'année 1945. Cette année 1945 qui a vu la France libérée mais qui a aussi découvert avec effroi la réalité des camps de concentration et d'extermination.
Nous sommes ici pour témoigner. Albert Camus s'interrogeait ainsi "Qui répondrait en ce monde à la terrible obstination du crime si ce n'est l'obstination du témoignage ?"
Plus de 1700 personnes en Meurthe-et-Moselle ont été déportées puis exterminés dans les camps nazis dont plus d'un millier de personne juives dans l'agglomération de Nancy, ainsi que 122 résistants.
Le bilan des persécutions dont furent l'objet les Juifs de Lorraine est terrible. Les synagogues de Nancy, Verdun, Bruyères et Lunéville ont été pillées, celle de Blâmont détruite. La Meurthe-et-Moselle a été une terre de déportation pour les juifs car il n'y avait pas moins de 15 lieux d'internement dans notre département notamment des camps de travail ou des lieux de transit, parmi lesquels Ecrouves : 80 % des déportés y ont transité ensuite par le camp de Drancy, antichambre d'Auschwitz. Seulement 7 % d'entre eux reviennent après la libération à la fin de la guerre en Europe.
Mais si l'occupation de la France par Allemagne nazie est une des pages les plus sombres de notre histoire, la révolte des citoyens, le refus de l'oppression et la résistance en sont l'une des plus belles.
Comment alors ne pas se souvenir de l'action de ces 8 policiers du service de l'immigration de l'hôtel de police de Nancy emmené par leur chef Edouard Vigneron qui ont empêché la rafles de centaines de juifs dans l'agglomération. Ils ont été reconnus Justes parmi les Nations comme 20 autres Meurthe-et-Mosellans.
L'Histoire de notre pays nous révèle que derrière chaque épisode funeste, le peuple français a toujours su traverser les épreuves de son Histoire par sa capacité à se transcender, à dépasser toutes ses singularités pour se penser indivisible.
L'acte même de commémorer revêt en cette année et en ce moment un sens particulier.
Commémorer, c'est saisir la force des générations qui nous ont précédées afin d'en faire des leçons de vie pour nous tous et pour les suivantes.
Commémorer, c'est rappeler que la République a traversé des épreuves terrifiantes et qu'elle a toujours su s'en relever. Et qu'elle ne doit avoir peur de rien.
Commémorer, c'est renouveler le patriotisme, celui qui unit, celui qui rassemble, qui n'écarte personne au-delà des parcours, des croyances, des origines.
Commémorer, c'est parler la langue des anonymes comme ici, aujourd'hui. C'est se rappeler de tous les actes de courage de nos concitoyens, combattants ou non combattants, mais c'est aussi se rappeler de toutes les souffrances du quotidien que chacune et chacun a pu vivre.
Commémorer, ce n'est pas seulement se tourner vers le passé mais c'est aussi se rassembler autour de valeurs communes pour construire l'avenir de notre pays. Ces valeurs de fidélité aux idéaux républicains doivent plus que jamais guider notre action.
"La mémoire est la sentinelle de l'esprit" disait William Shakespeare. Nous devons nous souvenir des journées des 8 et 9 janvier pour protéger et faire encore grandir nos valeurs essentielles qui font le ciment de notre cohésion nationale et de notre vivre ensemble car notre conception républicaine ce n'est pas simplement de cohabiter les uns à côté des autres mais de vivre ensemble, c'est-à-dire de faire société commune, de s'inscrire dans une aventure collective, une équipée patriotique. Il s'agit là d'un patriotisme ouvert, éclairé, confiant et apaisé.
La République doit consolider, jour après jour, ce bouclier qui protège nos concitoyens, bouclier de valeurs, qui permet à chacun de s'épanouir dans un espace de liberté.
Discours de Raphaël Bartolt, Préfet de Meurthe et Moselle
C'est avec une émotion particulière que je suis parmi vous pour cette cérémonie de commémoration solennelle de la libération des camps de concentration que vous avez organisée et qui prend une résonance particulière avec les événements tragiques que notre pays vient de connaître.
Dimanche dernier, M. le Président, nous marchions dans les rues de Nancy côte à côte avec vous et les représentants des cultes catholiques, protestants et musulmans : nous étions 50 000. Près de 4 millions de nos compatriotes ont marché dans toute la France contre le chantage de la violence pour dire, dans le silence et le recueillement, notre détermination contre le terrorisme et l'antisémitisme.
La semaine dernière, des terroristes ont assassiné des journalistes parce qu'ils étaient libres, ont abattu des policiers parce qu'ils étaient des forces républicaines de sécurité, ont exécuté des citoyens parce qu'ils étaient juifs. Ces femmes, ces hommes sont tombés, victimes du devoir ou en raison de leurs origines ou de leurs fonctions. 17 de nos concitoyens, que l'ignorance et l'obscurantisme n'ont pas laissé vivre. Je veux redire aux familles et aux proches de toutes ces familles toute notre compassion.
Le but des auteurs de ces actes inqualifiables était d'abolir le sentiment de fraternité, pour que désormais, nous ne voyions aujourd'hui dans l'autre qu'un objet de méfiance, et demain un objet de haine. Le peuple de France a massivement démontré dans de magnifiques rassemblements qu'il était attaché aux valeurs que défend la France et qu'il dénonçait le terrorisme, l'intolérance, le racisme et l'antisémitisme.
Je sais que vous êtes aujourd'hui inquiets des événements passés mais aussi inquiets pour l'avenir de notre Vivre Ensemble. Le Président de la République et le Premier Ministre ont su dire les mots et Manuel Valls a rappelé fermement, dans son discours devant l'Assemblée Nationale, que la lutte contre l'antisémitisme est une priorité absolue.
Au-delà des mesures de sécurisation immédiates des lieux de cultes et des centres culturels juifs, il faut combattre toutes les formes d'antisémitisme qui sont le symptôme d'une crise de la démocratie. Le Gouvernement va apporter la plus forte des réponses au terrorisme, la fermeté implacable dans le respect de ce que nous sommes, un Etat de droit.
Les événements de ces derniers jours nous obligent. La République doit se faire respecter dans tous ses principes et notamment celui de la laïcité qui reconnaît toutes les religions et la liberté religieuse et qui doit leur garantir les moyens de l'exercer pleinement.
Après le temps du sang, des larmes et de l'émotion s'ouvre le temps de l'action. Tous les responsables de notre pays sont appelés à leurs responsabilités nationales ou locales et les citoyens à la mobilisation. Ce combat doit être conduit sans haine et dans le respect des valeurs de la démocratie. Son action s'inscrit dans le cadre d'un Etat de droit qui garantit et protège chacun dans ses diversités. Notre pays ne découvre pas cette notion de sécurité globale qui fait la jonction entre la défense nationale et la sécurité intérieure. Le livre blanc de 2008 et celui de 2013 en faisaient l'une de leur ligne de force.
Depuis 2000 existe un efficace fichier des empreintes génétiques ; depuis 2009 le passeport biométrique dans tout l'espace européen et depuis 2012 une carte visa biométrique, en septembre de cette année la plateforme PNR permettant de contrôler les passagers aériens sera en fonction.
En effet, cette interpellation ne doit pas se limiter à la France mais à l'ensemble des pays Européens qui doivent, eux aussi, se mettre dans les conditions de mener une action déterminée de sécurité, de protection des populations, des frontières et des infrastructures essentielles.
Les attentats que nous venons de subir doivent nous amener à trouver des solutions de fond, des solutions durables et non pas éphémères et précipitées. La mobilisation doit être aussi générale pour renforcer la lutte contre le cyber djihadisme. Nul angélisme et nul complaisance à l'égard de ceux qui pratiquent les raccourcis et les amalgames. Il faut dénoncer, récuser, le terrorisme, l'intolérance, l'antisémitisme, le racisme qui se répand à travers ces nouvelles voies de communication mondiale. Le Gouvernement y est décidé. Il faut bien entendu trouver les voies et moyens à la fois de préserver la liberté d'expression et protéger notre société de ce danger sans visage.
La législation française, depuis novembre dernier, permet de bloquer des sites djihadistes et incriminer leur fréquentation assidue : c'est un enjeu de sécurité majeur car qui ne voit que depuis quelques années seulement, le web est devenu l'arme idéale pour les terroristes et les islamistes radicalisés, qui diffusent leur propagande, recrutent des adeptes et préparent des attentats.
La ministre de l'Éducation nationale, a reconnu que la question de l'autorité à l'école se pose. L'école doit être plus que jamais le lieu de transmission du savoir et des valeurs. Des initiatives fortes seront prises en cette matière.
En tant que représentant de l'État dans ce département, il m'appartient de faire veiller strictement l'ordre républicain et de protéger tous les lieux de culte.
Cette lutte contre le racisme et l'antisémitisme doit faire écho au cycle commémoratif qui débute en ce début 2015 et qui va porter sur les célébrations du 70ème anniversaire de l'année 1945. Cette année 1945 qui a vu la France libérée mais qui a aussi découvert avec effroi la réalité des camps de concentration et d'extermination.
Nous sommes ici pour témoigner. Albert Camus s'interrogeait ainsi "Qui répondrait en ce monde à la terrible obstination du crime si ce n'est l'obstination du témoignage ?"
Plus de 1700 personnes en Meurthe-et-Moselle ont été déportées puis exterminés dans les camps nazis dont plus d'un millier de personne juives dans l'agglomération de Nancy, ainsi que 122 résistants.
Le bilan des persécutions dont furent l'objet les Juifs de Lorraine est terrible. Les synagogues de Nancy, Verdun, Bruyères et Lunéville ont été pillées, celle de Blâmont détruite. La Meurthe-et-Moselle a été une terre de déportation pour les juifs car il n'y avait pas moins de 15 lieux d'internement dans notre département notamment des camps de travail ou des lieux de transit, parmi lesquels Ecrouves : 80 % des déportés y ont transité ensuite par le camp de Drancy, antichambre d'Auschwitz. Seulement 7 % d'entre eux reviennent après la libération à la fin de la guerre en Europe.
Mais si l'occupation de la France par Allemagne nazie est une des pages les plus sombres de notre histoire, la révolte des citoyens, le refus de l'oppression et la résistance en sont l'une des plus belles.
Comment alors ne pas se souvenir de l'action de ces 8 policiers du service de l'immigration de l'hôtel de police de Nancy emmené par leur chef Edouard Vigneron qui ont empêché la rafles de centaines de juifs dans l'agglomération. Ils ont été reconnus Justes parmi les Nations comme 20 autres Meurthe-et-Mosellans.
L'Histoire de notre pays nous révèle que derrière chaque épisode funeste, le peuple français a toujours su traverser les épreuves de son Histoire par sa capacité à se transcender, à dépasser toutes ses singularités pour se penser indivisible.
L'acte même de commémorer revêt en cette année et en ce moment un sens particulier.
Commémorer, c'est saisir la force des générations qui nous ont précédées afin d'en faire des leçons de vie pour nous tous et pour les suivantes.
Commémorer, c'est rappeler que la République a traversé des épreuves terrifiantes et qu'elle a toujours su s'en relever. Et qu'elle ne doit avoir peur de rien.
Commémorer, c'est renouveler le patriotisme, celui qui unit, celui qui rassemble, qui n'écarte personne au-delà des parcours, des croyances, des origines.
Commémorer, c'est parler la langue des anonymes comme ici, aujourd'hui. C'est se rappeler de tous les actes de courage de nos concitoyens, combattants ou non combattants, mais c'est aussi se rappeler de toutes les souffrances du quotidien que chacune et chacun a pu vivre.
Commémorer, ce n'est pas seulement se tourner vers le passé mais c'est aussi se rassembler autour de valeurs communes pour construire l'avenir de notre pays. Ces valeurs de fidélité aux idéaux républicains doivent plus que jamais guider notre action.
"La mémoire est la sentinelle de l'esprit" disait William Shakespeare. Nous devons nous souvenir des journées des 8 et 9 janvier pour protéger et faire encore grandir nos valeurs essentielles qui font le ciment de notre cohésion nationale et de notre vivre ensemble car notre conception républicaine ce n'est pas simplement de cohabiter les uns à côté des autres mais de vivre ensemble, c'est-à-dire de faire société commune, de s'inscrire dans une aventure collective, une équipée patriotique. Il s'agit là d'un patriotisme ouvert, éclairé, confiant et apaisé.
La République doit consolider, jour après jour, ce bouclier qui protège nos concitoyens, bouclier de valeurs, qui permet à chacun de s'épanouir dans un espace de liberté.